Un petit peu d'Histoire pour faire rager tous ceux qui galère actuellement pour obtenir un visa australien...
DECOUVERTE DE L'AUSTRALIE : L'EPOPEE DE SAINT ALOUARN
Le livre que publient aujourd'hui les Éditions « Les Portes du large » conte l'épopée capitale autant que méconnue de la découverte de l'Australie par Louis Aleno de Saint Aloüarn, marin de Guengat, au service de l'amiral de Kerguelen, sur sa gabare « Le gros ventre ».Cosigné par Tugdual de Kerros, descendant du navigateur, et Philippe Godard, qui retrouva des preuves de la découverte, l'ouvrage luxueux de 362 pages sort aujourd'hui.
Il s'en est fallu sans doute de peu pour que l'Australie ne devienne alors française. Proclamée souveraineté anglaise en 1788, elle a pourtant été découverte en sa partie occidentale, par Saint Aloüarn, lieutenant des vaisseaux du Roy.
Les KerguelenMembre d'une expédition dirigée par Yves de Kerguelen, partie de Port-Louis en avril 1771 à la recherche du continent austral, Saint Aloüarn aura, en fait, poursuivi la mission inachevée de l'amiral. Pour preuve, il avait enterré, sur place, une bouteille cachetée de plomb, contenant une lettre relatant sa découverte, ainsi que deux écus. Des objets découverts 226 ans plus tard par Philippe Godard.
Kerguelen et Saint Aloüarn avaient effectivement atteint, chacun aux commandes de son vaisseau, une terre inhospitalière que le navigateur anglais James Cook baptisera tout simplement... îles de Kerguelen.
Certain d'être arrivé en terre australe, Yves de Kerguelen remit le cap vers la France. De son côté, Saint Aloüarn persista dans son exploration jusqu'à cette découverte, le 30 mars 1772.
Epuisé par cette pénible expédition et malade, il mourut à 34 ans, à son retour dans l'Isle de France (aujourd'hui l'île Maurice), sans revoir sa terre natale. Louis XV n'en saura jamais rien.
« Tout est parti d'un article de Triton, paru dans Le Télégramme, qui évoquait la fabuleuse découverte issue des recherches sur le terrain, de Philippe Godard », précise Tugdual de Kerros. Ce dernier demande à notre journal les coordonnées du chercheur historien et archéologue marin français, spécialiste des îles du Pacifique, établi à Perth (Australie).
Quatre ans de travailMM. Godard et Kerros décident alors de se rencontrer sur les bords de l'Odet et envisagent aussitôt l'élaboration d'un ouvrage. Quatre ans d'un travail acharné qui aboutira à ce superbe résultat abondamment illustré de cartes, documents historiques, plans et photos.
Tugdual de Kerros aborde, en première partie, la vie de son ancêtre dont le portrait, jusque-là inconnu, est enfin dévoilé sur la jaquette du livre, grâce à la découverte d'un tableau familial. Autre « bonus » : la récupération in extremis, avant le bouclage de l'ouvrage, de la dernière lettre que Saint Aloüarn adressa à Kerguelen, lui relatant l'aboutissement de sa mission, une semaine avant sa mort.
Pour sa part, Philippe Godard retrace l'épopée du navigateur et celle de son expédition personnelle dans le désert de l'île de Dirk Hartog, à la recherche de la fameuse bouteille et autres pièces à conviction, qu'il découvrira finalement après un périple épique.
GĂ©rard Classe
Le Télégramme 12/11/2002
http://www.letelegramme.com