Bonjour a tous,
je vais essayer de faire le bilan de presque une annee passee en Australie, ... deja !
L'impression generale: Nous savions que nous ouvrions une porte sans savoir quoi trouver derriere. Nous sommes plus ou moins dans cette situation encore aujourd'hui. Il y a du bon (moins de stress, qualite de vie, les activites des enfants, des voyages depaysants), il y a du moins bon (la garde du bebe, l'eloignement/la reaction de la famille, la (non) culture Australienne, la bouffe). Il nous a bien fallu cette annee pour se poser, meme si on reste avec des choses a regler, notamment pour le boulot de ma femme.
L'annee 2013 en detail L'arrivee en Janvier fut dans l'ete Australien. Heureusement, mon sponsor et son contrat de relocation beton nous ont loge a Port Adelaide sur la marina, avec les visites des dauphins. Mais, oulala, South Australia, ce fut chaud pour de pauvres Bretons d'adoption.
Nous avons pu beneficier de 10 jours pour les visites des ecoles, la prise de reperes, avant que je n'attaque le boulot. Contre l'avis de notre aide a l'installation, nous avons place nos enfants dans une ecole Intensive English Learning Center. Certes, ils etaient avec les refugies, les Asiatiques, les Africains etc etc, mais le staff etait tres bien, et les enfants ont pu batir leur anglais dans de bonnes conditions, sans etre deboussoles si on les avait jetes en mainstream school. L'aine (CM1-year 5) etait pret a basculer apres deux terms, notre cadet (CP-year 2) etait trop juste apres 3 terms, mais il fallait bien se rapprocher de la maison. Nous avons pu trouver une ecole publique de petite taille proche de la maison qui leur convient bien apres le 4eme term passe la bas.
Pendant les 2 premiers mois nous avons longuement cherche notre maison. Que ce soit location ou achat, trouver 4 chambres ne fut pas evident. La zone geographique etait plutot western suburbs etant donne mon boulot au nord ouest: - le Nord: bof bof, pour ceux qui connaisse (Elisabeth etc...), - Le NW: la zone Port Adelaide/Semaphore est pas tres favorisee socialement et ca se retrouve en ecole, meme si Semaphore est tres sympa cote plage. Un peu loin de tout plus au nord (North Haven), - Les Hills ou le Sud : trop loin de mon boulot - restaient les western suburbs: Grange, Henley Beach etc. Dans ces dernieres, les prix de loyer ou d'achat etaient delirants (meme si eloignes de ceux de Sydney ou Melbourne). Mais finalement, on a decide d'acheter de suite pour se sentir "chez soi". On a trouve entre la mer et la ville, a Lockleys, dans ce qui s'avera etre un compromis plutot qu'un coup de coeur. Il s'avera que l'acheteur de notre maison en France n'a pas respecte ses obligations pour le pret, ce qui a occasionne un delai pour recuperer notre argent, et on a loupe la maison qui nous plaisait au depart....Merci la France, le notaire et le droit des proprietaires. clairement, si vous partez a l'etranger, attendez vous a ce que l' on abuse de la situation, ne faites aucune confiance au notaire, a l'acquereur. D'autres que nous l'on testes, et on est abasourdis par les dialogues et les reactions. Grosso modo, on part, donc on est bons a etre pigeonner, car a distance, impossible d'agir efficacement.
Mais revenons aux premiers mois: la prise de reperes fut quand meme tres difficile. Tout est a reconstruire, a retrouver et la moindre demarche peut prendre des proportions enormes contrairement a la connaissnace d'un systeme francais acquise a l'usage. Des trucs aussi betes que le numero de compte bancaires, la paye bimensuelle, la superannuation...peuvent s'averer ubuesque. De plus, la mentalite anglosaxonne est d'un abord tres diffrent pour nous "whinging frogs", avec cette obsession du consensus, du respect de l'autre a tel point qu'on evite les problemes, et donc de les resoudre.... De ce point de vue, les Australiens nous on assez decu: - On a mis du temps a se creer des contacts, mais trois enfants dont un bebe, ca n'aide pas. - Au bilan, nos relations sont plutot avec des migrants (Anglais, Suedois, Espagnols, Francais) et un peu les voisins. Ca commence tout juste avec l'ecole et les parents des copains des enfants des clubs de sports, - Absence de culture, ca me fait penser aux Americains. Bon, on m'avait averti, mais c'est vrai que c'est un peu trop BBQ, tongs, biere et plage a notre gout. - Pas de conscience environnementaliste, societe de consommation a son pinnacle, culture du profit a tres court terme, la, on a ete surpris !
En revanche, au boulot et de maniere generale, on est bien accueillis, meme si on lutte encore entre les greetings d'usage toujours chatoyants et la veracite associee. Bon, en France, c'est pas different, mais on sait decoder plus instinctivement. Pour mon boulot, la seule mauvaise surprise fut la dissolution de mon departement apres 3 mois de presence. Dommage, car c'etait vraiment idyllique au depart. Il y a la valse habituelle des demissions, redundancies, ca m'a fait une education expresse sur le monde du travail a l'australienne. Positivons, apres 6 mois, j'ai ete promu a la tete d'une des equipes restantes, bien qu'etant le dernier arrive.
Dans le positif toujours, on a pu voyager un peu: Kangaroo Island, Les baleines franches a Victor Harbour, Les Flinders Ranges, et la on revient de Bali..... On a change de voiture aussi, donc on pourra bouger plus. Les enfants eux, sont super contents d'etre ici. Ils preferent l'ecole...plus"cool" et il est vrai, tres axee sur le developpement personnel avec de nombreuses activites. On essaye de faire le CNED en parallele, au moins pour le Francais et peut-etre hist/geo, pour que nos enfants conservent un pied dans le monde scolaire Francais. Car pas d'ecole francaise ici, ca c'est plus dur pour nous parents....
Dur aussi la galere pour trouver une place en childcare: ma femme est un peu beaucoup coincee avec le bebe a la maison car pas de place. Or pas de place, pas de boulot et pas de boulot, pas de place. On a du mal encore a comprendre comment pleurer pour arriver a s'en faire attribuer une....
Enfin, cote famille, c'est un peu loin des yeux, loin du coeur. Malgre skype, les grands parents nous font "payer" notre depart a l'autre bout du monde, et ils ne viendront pas donc on passe en France en Juillet, apres 1 an et demi, mais il est vrai que le Noel n'a pas eu la meme saveur que d'habitude....
Au bilan c'est un peu doux/amer, mais c'est realiste, nous ne nous attendions pas a une vie de reve, mais a qq chose de different, avec du positif et du negatif. Est-ce que cela s'equilibre ? Pour moi oui, mais je trouve que ma femme serait bien mieux en pouvant travailler et si elle pouvait de fait avoir plus de contact sociaux, mais la c'est la garde du bebe et nous sommes frustres. Nous allons devoir envisager peut-etre d'autres solutions pour s'en sortir (nanny, garde partagee, etudiant loge....). Entre temps, elle fait du playgroup, elle anime le French playgroup aussi. Pour les enfants, c'est un enorme OUI, meme si nous restons vigilants sur le Francais et ce qui fait leur specificite Francaise (on veut pas les transformer en Australien pur jus). Est-ce qu'on le referait en sachant tout ca ? Je pense que oui, meme si ma femme serait plutot dubitative quant au choix du pays. Est-ce qu'on restera toute notre vie en Australie ? Pas sur du tout. On se rapprochera peut-etre de l'Asie dans qq temps (Singapour ?).
Voila pour ce temoignage a froid.
Ce que nous en retirons et sans doute plus d'ouverture quant aux lendemains. Nous avons vraiment ouvert le champ des possibles, ce qui peut etre un peu deboussolant, mais c'est une riche experience humaine. De facon interessante, cela nous oblige a plus imaginer quoi faire de nos vies, alors qu'en France nous etions sur des routes toutes traces. je pense sincerement que nous en sortirons grandis.
en tout cas, les enfants, oui !
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