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Message PubliĂ© : 28 Jan 2006 17:55 
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C'est surtout la maîtrise de la langue qui facilite l'acculturation:pouvoir exprimer tout ce que l'on souhaite communiquer et être ok sur ce que les mots véhiculent en connotations culturelles. Et le désir-plaisir de s'exprimer dans cette langue.
Je me rappelle avoir lu"la langue maternelle":paru il y a une dizaine d'années;,l'auteur gréco-français au cours d'une description des lieux de son enfance à Athènes ponctue avec cette belle phrase:"ce n'est pas un lieu,c'est une époque".Je m'en souviens encore car cette phrase m'avait semblé incroyablement juste.
Nous sommes tous imprégnés de ce genre de "lieux-époques":ce qui constitue nos différences et nos richesses.


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Message PubliĂ© : 29 Jan 2006 12:37 
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merci albatrosse!!!
entre compatriote....franco-australo-basque!!!

adichatz, euskadi


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  L'EuropĂ©en des Antipodes
Message PubliĂ© : 12 Mai 2006 10:24 
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Syla a Ă©crit :
...Nous sommes tous imprégnés de ce genre de "lieux-époques"...

Voici un article intéressant présenté dans les colonnes du journal Le Monde hier à propos de l'écrivain australien, d'origine irlandaise, Tom Keneally.

Le Monde a Ă©crit :
Tom Keneally, L'Européen des Antipodes.

"...La tête sur un continent, le coeur sur l'autre et des milliers de milles nautiques entre les deux : comme la plupart des Australiens, descendants d'immigrants, Thomas Keneally, dit Tom, vit dans une tension fertile entre la culture de ses ancêtres, venus d'Irlande au début du XXe siècle, et celle de son pays.

Du coup, son territoire de prédilection, c'est la frontière. L'endroit mystérieux où des mondes plus ou moins éloignés se côtoient, se chevauchent, se combattent - ligne étroite sur laquelle poussent, parfois, des fleurs inattendues. Pour autant ce romancier, historien, essayiste et figure de la littérature australienne n'est pas apatride, au contraire : un Australien bon teint, issu d'une famille installée là depuis trois générations, "fasciné" par ce continent et bien décidé à "laisser ses os" dans le sol rouge de ce pays.

LIGNES DE FRACTURE

Un grand-père malicieux (71 ans), drôle et bienveillant, républicain convaincu dont ses compatriotes parlent avec affection et que l'adaptation cinématographique de son livre, La Liste de Schindler, par Steven Spielberg, a rendu célèbre un peu partout.

N'empêche : quel que soit son attachement pour l'Australie, cette terre "qui n'appartient pas aux dieux européens", Tom Keneally se sent, lui, "européen de tempérament". Et c'est sur l'exploration des lignes de fracture que s'est bâtie son oeuvre : la distance qui sépare l'Europe des antipodes, les descendants d'Irlandais des petits-fils de Britanniques et tous ceux-là du monde aborigène.

"Je suis né et j'ai grandi à Kempsey, une petite ville de Nouvelle-Galles du Sud, où coexistaient deux réserves aborigènes, une communauté de non-anglophones (Grecs, Libanais...), des Irlandais et bien sûr des Britanniques, le dessus du panier. Depuis toujours, les divisions entre ces univers m'ont fasciné."

En survêtement dépareillé, chaussé de baskets et coiffé d'un indescriptible bob à franges, Tom Keneally n'a pas hésité à faire une heure de voiture pour nous inviter chez lui, au bord du Pacifique. "Attention, ce n'est pas la maison de Spielberg !", prévient-il en riant. Tout de même, pour qui ne connaît pas celle du cinéaste, la sienne ne manque pas de charme, perchée sur une falaise en pente douce, avec vue sur les fameux maîtres nageurs en maillots rayés.

C'est là, dans un bureau complètement obstrué par les livres, que Tom Keneally a écrit son dernier ouvrage, consacré à l'histoire des convicts, ces bagnards qui formèrent le premier peuplement européen d'Australie. Là aussi qu'il parle de ses romans, où la difficile juxtaposition de mondes revient comme une obsession : The Chant of Jimmie Blacksmith, bouleversant destin d'un métis qui paie au prix fort son désir de franchir les barrières entre les communautés. Ou encore Femme en mer intérieure, l'un de ses trois romans traduits en français :

"Une tentative, dit-il, pour capter l'essence des deux Australie, celle des villes, où même un Parisien se sentirait à l'aise, et celle de l'intérieur, où tout le monde est un étranger." C'est là enfin qu'il évoque La Liste de Schindler, livre écrit après qu'il eut rencontré un survivant de la Shoah, sauvé par l'industriel allemand Oscar Schindler et devenu vendeur dans une maroquinerie de Hollywood.

"On m'a souvent demandé comment un Australien pouvait écrire sur ce sujet : je comprends que cela paraisse étrange, mais je suis descendant d'Européens, mon père était engagé dans la Royal Air Force pendant la seconde guerre mondiale et je n'ai jamais pensé que l'Holocauste était extérieur à mon univers."

De façon générale, l'ambiguïté l'intéresse. "Je suis un simple gars du bush, un Australien sauvage qui aime les jeux de l'esprit, mais ce sujet m'intrigue." Qu'est-ce qui pousse, par exemple, les gens à se montrer vertueux ? Ou le contraire ? Et, question pleine d'intérêt pour un homme qui fréquenta le séminaire dans sa jeunesse, où passe la frontière entre les deux ?..."

Littérature, Australie
Article par Raphaëlle Rérolle
Le Monde des livres, May 2006
Source : http://www.lemonde.fr


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Message PubliĂ© : 12 Mai 2006 13:08 
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Je reviens sur ce sujet qui me passionne, en essayant de rester dans le cadre de "Francais en Australie".

Lorsqu'on parle d'integration en Australie, il faut forcement se rapporter a la culture dominante puisque ce pays est issu d'une colonisation relativement recente. Clairement, la culture dominante est anglo-celtique puisque encore aujourd'hui 75% de la population est issu de ces pays.

Cependant, geographiquement le pays est en Asie et le % des populations venues du Nord (Moyen-Orient, Inde, Pakistan, Chine, Koree, etc.) augmente chaquen annee. Contrairement a ce que certains veulent faire croire, toutes ces cultures confondues ne representent pas beaucoup plus de 10% de la population du pays, les 15% restant etant d'origines sud Europeennes (Grecs, Italiens, Slaves du Sud, etc)

Et c'est la que le schisme apparait a mes yeux lorsqu'on parle d'integration: Integration a quoi?

Que les anglophones veuillent recreer un "UK Down Under" c'est dans leur interet et je le comprends parce que c'est une attitude naturelle. Les fondements politiques et juridiques sont d'origines anglophones, la langue bien sur mais aussi le drapeau national et le nom de nombreuses villes ne laissent aucun doutes sur les origines de cette population, ainsi que les moeurs.

Mais de la a dire que cet ensemble soit l'Australie et que les arrivants d'autres cultures (Europeennes ou non) doivent s'integrer a la culture anglophone dominante, la je ne suis plus d'accord.

Que l'Australie adopte une structure politique et juridique qui reflete nos valeurs occidentales telles que l'alternance politique, les Droits de L'Homme, la separation du politique et du juridique (et du religieux), etc... c'est tres bien et defendre ces valeurs devrait etre une obligation pour toute personne souhaitant devenir Australien. Et que ces structure soient d'origine anglophone ne me gene en rien.

Mais ne melangeons pas valeurs et culture.

Franchement... quand je sors le soir et que j'ai l'impression d'etre a Londre en voyant ces mecs et ces minettes, mini jupe raz les fesses, chemises collee a la poitrine par la biere reversee, titubant sur le trottoir apres avoir ingurgite leurs multi pintes et vomi leur lunch... Je me dis que l'Australie doit quand meme avoir plus a offrir que la norme anglaise...

L'Australie est vouee a se transformer pour un jour avoir sa propre culture issue de son multiculturalisme naissant. En tout cas c'est cette Australie la qui m'interesse.


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Message PubliĂ© : 12 Mai 2006 17:01 
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Bonjour Ă  tous !

Un post TRES TRES TRES intéressant avec beaucoup d´échanges d´idées qui enrichissent, tout ce que j´aime sans l´ombre de quelconque aggressivité comme on peut lire parfois sur FDU..smiles...

La vie à l´etranger est avant tout une formidable expérience personnelle avec ses haust et ses bas, sa nostalgie et ses frustrations, ses découvertes et son ouverture d´esprit. Cela change radicalement sa facon d´appréhender la vie parce que la vie est dífférente.

Je suis du même avis qu´Ozkola: pour moi l´intégration passe obligatoirement par l´apprentissage des us et coutumes locales et non par une volonté de recréer une communauté francaise. Oui aux échanges entre francais, non aux " une soirée réussie doit etre obligatoirement entre francais"-> certains sont comme ca, j´en ai rencontrés et ce n´est pas ce que je recherche en vivant à l´etranger.

La nostalgie de la france est je pense quelque chose de naturel quand elle suvient de facon ponctuelle, en situation de stress, de fatigue, de chái pas quoi qui fait qu´on se dit "ca ca manque" ms si c´est de facon continuelle, quelque chose qui empêche de vivre le quotidien, si on a besoin de s´enfermer dans un contexte francais à l´e´tranger, je pense qu´il vaut mieux rentrer.

Et puis aussi, tout dépend du cas de chacun et là je rejoins albatross: expatriation dps 6 mois ou 10 ans? car l´évolution de ce sentiment de nostalgie va de pair avec l´évolution de la vie.
La 1ere année, c´est: super chouette, je découvre plein de trucs, la france ne me manque pas et je ne veux pas rencontrer de francais
les années suivantes c´est: LA BIG question arrive: dois-je rester là o´u je suis, dois-je continuer mon périple, dois-je rentrer en france parce que le sentiment de nostalgie est arrivé plus ou moins fort, cela dépend de la personaltité, du vécu positif ou négatif de l´expatriation et là on veut rencontrer des francais.
et qq années après c´est: j´idéalise la france d´où mon sentiment de nostalgie ms je sais au fond de moi qu´il me serait très difficile de me réintégrer par choix en France et non par obligation
et encore qq années aprés ( 12 ans ds mon cas) qd on a fondé sa propre famille, qui plus est qd le père et la mère n´ont pas la même nationalité, on se dit que finalement la france c´est bien pour les vacances, qu´on a apprivoisé ce sentiment de nostalgie qui revient qqfois ds des moments de stress ou de fatique comme déjà dit, surtout aux naissances et après naissances, toute la fatigue accumulée des bbs, couches, allaitement, biberons, et tutti qunati, faire tout ca sans aide du tout de sa famille qui est en france...et puis cela passe...je transmets ma culture francaise à mes enfants car c´est pour moi très important mais je pense qu´on peut tranmettre une culture sans être ds le pays d´origine.

Dans mon cas, mes enfants ne sont pas demandeurs de rentrer vivre en france, pour eux ce n´est pas leur "heimat" "home", comme dit c´est pour eux un pays de vacances où on va en vacances chez mamie, aller à la plage et jouer avec les cousins et cousines. pareil pour l´autriche, mon mari est autrichien.
pour eux, leur sentiment de "home" sera l´australie, ils ont déjà hâte d´y être ms nous ne partons pas dans l´esprit de rechercher la communauté francaise ou/et autrichienne-> c´est aussi la raison pour laquelle nous souhaitons que les enfants aillent dans une école australienne et pas french ou german pour justement leur faciliter leur integration.

Je suis d´accord avec Storky: l´intégration à l´italienne est différente de mon idée d´intégration qui pour moi veut dire se fondre dans le pays sans renier sa nationalité.

Derniere chose aussi dú à mon expérience: qd les 2 personnes d´un couple sont de nationalités différentes, je trouve qu´il est plus facile de choisir un pays tiers pour construire sa vie-> c´est juste mon opinion perso rejointe par qq amis eux aussi "mixtes" ms sans aucun doute certains d´entre vous me diront le contraire suite à leur propre experience.

et pour clore mon message: les non-francais à l´etranger vous et me diront qu´il n´y a que les francais qui ne veuelent pas´s´integrer et qui veulent rester entre francais.
Pou l´anecdote rigolote, qd on vivait en afrique du sud, on est devenu ami avec un couple belge (elle) et sudaf (lui) avec une petite fille, la 1ere fois que Véro nous a invités à manger, c´était la fête des pères et elle m´a dit " ne t´inquiètes pas il y aura pas mal de francais" j´ai rigolé et lui ai dit " tu sais je ne recherche pas absolument à rencontrer des frenchies, si l´occasion se présente, oui au contraire, cela me fait tjs plaisir, ms je ne suis pas à la recherche de francais."

Ciao
Kotobaru


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  controverse
Message PubliĂ© : 12 Mai 2006 20:03 
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Bonjour,
Je voudrais citer mon cas pour vous montrer que l'intégration depends de beaucoup de facteurs dont le premier est la différence de perception des choses suivant les individus.

Je suis Français, j'ai connu l'immigration en Australie à l'age de 14 ans. C'était en 1970.
Enfant de rapatrié d'algérie, j'ai connu les même problèmes que beaucoup d'immigrés en france.
Je vis aujourd'hui dans un petit village ou les gens comme moi sont appéllés des pièces rapportées. Il faut trois générations pour être accepté.
Si je suis Français de naissance je suis Australien de coeur, parce que j'ai été accepté là-bas comme un nouvel Australien. Mes amis en Oz me considère comme eux et non pas comme un étranger représentant un quelconque danger pour leur petite vie.

Suivant la position ou vous vous situez ou vôtre perception vous aurez un avis différent.
Mes parents eux ont décidé à cette époque de retourner en France avec leur trois enfants parce qu'ils ont eu le mal du pays.
A chaque fois que je retourne Ă  Cronulla oĂą j'habitais j'ai l'impression de retourner chez moi.
Je comprends que chacun réagisse différemment devant l'intégration, si vous aviez vécu la même expérience que moi, il y a de fortes chances que vous penseriez la même chose.
Bye


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Message PubliĂ© : 13 Mai 2006 15:39 
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Mate
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Ca me rappel un débat avec une amie d'origine africaine qui me disait que le malaise commence par le terme "integration" qui signifie pour elle une desintegration de sa propre personne ...on ne peux pas laisser ces valises sur le quai d'arrivée...
Aaah si la france avez la courte histoire de l'australie ...........

A+

seb


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Message PubliĂ© : 13 Mai 2006 17:29 
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Ouah, je me suis absente pendant quelque temps, mais je vois que ce post continue a generer enthousiasme et debats constructifs. Je m'en rejouis. :D

En lisant toutes les contributions, il est clair que l'experience de tout un chacun determine de maniere assez evidente sa propre vue sur le sujet. Je dirais que la discussion est a deux niveaux:

- Le premier, c'est le niveau individuel, a savoir ce qu'une personne desire ou recherche en venant en Australie et les experiences ponctuelles qui faconnent notre definition de l’Australie et de ce que c’est d’etre Français en Australie
- L'autre niveau est collectif, c'est-a-dire decider de l’impact sur la societe Australienne de types de comportements individuels et de porter un jugement d’ensemble

Ces deux niveaux, si on est honete avec soi-meme, peuvent etre contradictoire. On peut vouloir de l’Australie ce qu’elle ne peut offrir ou on peut vouloir que l’Australie devienne ce qu’elle n’est pas et ne veut pas etre d’un point de vue collectif.

En ce qui me concerne, le premier niveau est interessant d’un point de vue anectodique et parcequ’il permet de completer son experience personnelle pour se rapprocher un peu plus de la realite « downunder », ainsi que d’ouvrir son esprit a d’autres opinions. Neanmoins, le niveau qui me passione avant tout (mais je ne veux forcer personne et changer les types d’interventions sur ce post) est le collectif et sa relation avec le niveau individuel.

Et sur ce sujet, je voudrais juste reprendre un commentaire que j’ai lu qui m’a fait cogiter: La revendication qu’ « il ne faut pas melanger valeurs et culture ». Ca me rappelle un peu le genre de sujet qu’on peut trouver au bac de Philo (matiere sous-estimee et pourtant si importante dans la vie de tous les jours). Mon opinion la dessus c’est que justement valeurs et culture sont certes deux concepts differents, mais en pratique indissociables.

Un systeme de valeurs propre a un pays fait partie de sa culture revendiquee ou sous-entendue (par ex. « mateship » ou « fair go ») et c’est en disant qu’on veut garder toute son indentite culturelle d’origine, sans concession, qu’un etranger rejette de-facto des valeurs importantes du pays d’accueil et que des fractures sociales se creent.

Une identite nationale repose sur trois piliers tres lies: Valeurs, Culture et Langue. Ignorer ou ne pas respecter un des trois, c’est contribuer a la perte d’une identite collective construite au cours des ages. Pourquoi certains Français s’offusquent-t-ils d’etrangers qui leur adressent la parole en Anglais ? Parce que c’est un manque de respect envers la culture Francaise (bon d’accord, il y a aussi un peu frustration a reconnaître que l’Anglais et la langue globale dominante). Pourquoi certains autochtones se sentent ils insultes par des etrangers qui ne restent qu’entre eux ? Parce que c’est souvent le signe d’un manque d’affinites avec la culture d’accueil ou avec ses valeurs. Les exemples pullulent.

En conclusion, en tant que Français en Australie, il est bon d’enrichir la culture Australienne au niveau personnel en gardant ou en partageant qui on est, d’où on vient, comment on voit ou fait les choses differemment. Mais ce n’est pas suffisant d’un point de vue collectif, ce qui veut dire que l’on doit faire des efforts d’integration. Beaucoup de ceux qui ne partagent pas ces principes de base ne sont pour moi (ce n’est que mon humble avis bien sur) que des touristes de passages ou des idealistes qui pensent que le besoin de cohesion sociale (source de prosperite et de stabilite) ne necessite aucun changement de comportement personnel. Tout n’est pas une affaire individuelle.

D'ailleurs si on pousse l'argument de l’individualisme ou du multiculturalisme (c’est un peu la meme chose au fond) pur et dur jusqu'au bout, il s'auto-detruit. Pourquoi? Tout simplement parcequ'en refusant a un pays le droit a une culture propre sous l'egide du multiculturalisme, on force a terme la disparition de la culture de ce pays et de fait (en appliquant la meme logique dans les pays restants) toutes les cultures avec au bout du compte un monde homogene. Alors reflechissons bien avant de laisser tout faire sous pretexte de multiculturalisme ou de droit a etre Francais en Australie (que je ne conteste pas dans les limites que j'ai evoquees).

Je reviens de Dubai ou je suis alle passer une semaine pour le boulot. Alors que je me preparais a plonger dans l’eau cristalline du golfe avec sur ma gauche le celebre hotel sept etoiles « Burj Al Arab », les chants religieux ont commence a sortir de haut-parleurs derriere moi. N’etant ni Musulman, ni impressione par les inegalites sociales que j’ai observees au cours de mon sejour, j’ai quand meme etait touche par la maniere avec laquelle ce pays (ou Emirat plutot) pratiquait ouvertement et sans vergogne leur religion, qui fait partie integrante de leur systeme de valeurs et comme je l’ai donc constate de par cette situation particuliere, de leur culture.

Mais la on pourrait ouvrir un nouveau debat (ce qui n’est pas le but) a savoir de discuter de la relation entre valeur et religion…

Ozkola


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Message PubliĂ© : 13 Mai 2006 18:41 
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Je ne crois pas que vouloir s'integrer a tout prix en oubliant ce qu'on etait pour devenir quelqu'un d'autres soit naturel ou souhaitable... l'Australie est devenue ce qu'elle est de par ses vagues d'immigrations successives tout comme la france, les USA ou bcp d'autres pays.
En france si on remonte a 3 generations je ne connais pas grand monde qui soit "100%" français.
Moi meme je suis francais mais ma mere est anglo irlandaise et mon pere corse d'une famille originaire de la republique de genes donc italie aujourd'hui.
et au 20eme siecle avec les immigrations polonaises, italiennes, portugaises et maghrebines il y a encore plus de melanges et tant mieux, le melange est ce qui permet de perpetuer la vie.
tout comme une langue qui s'enrichit de mots etrangers reste une langue vivante car elle s'adapte (dans des proportions raisonables tout de meme).
Et je ne pense pas qu'il y ait bcp d'immigrants de premiere generation qui se soient integrés totalement a moins d'arriver seul dans une communauté homogene et encore...
L'integration se fait plus facilement quand on nait dans un pays, qu'on y frequente ses ecoles et que l'on se confronte a d autres jeunes, qu'on nous apprend l'histoire et les valeurs d'un pays.
Et cela au fur et a mesure des generations...
Personnellement je ne crois pas avoir bcp d'ancetres gaulois et c'est pourtant ce qu'on nous apprend à l'ecole et qui fonde une identité commune.
Si on apprenait aux gens l'histoire de chaque region je pense que ca serait la fin de la republique telle qu'on la concoit aujourd'hui.
Et si on pousse plus loin ton raisonnement, les australiens ne se sont pas integrés au mode de vie aborigenes et ont apportés leur mode de vie anglais sur l'ile et ne sont donc que des simples touristes de passage...(comme tu dis)
Il faut arreter de croire au mythe d'une nation pure et homogene. Une nation se nourrit des apports de ses immigrants successifs.
Le tout est de respecter les valeurs du pays dans lequel on arrive, de ne pas s'enfermer dans sa communauté et de rester ouvert envers les autres mais aussi de faire un effort pour essayer de participer a la communauté du pays, mais nulle besoin d'oublier ses racines, cela se fera naturellement au cours de la vie ou des generations...


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  humour...
Message PubliĂ© : 13 Mai 2006 23:34 
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Mate
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Ton Christ est ....Juif
Ta voiture est .....Japonnaise
Ton couscous est Algérien
Ta démocratie est grecque
Ton café est Brésilien
Ta montre est Suisse
Ta chemise est Indienne
Ta télévision est Coréenne
Tes vacances sont Turques,Marocaines ou Tunisiennes
Tes chiffres sont Arabes
Ton Ă©criture est Latine


et


Tu reproches à ton voisin d'ètre étranger!!!!



LOL!!!


QUE PENSEZ VOUS DE CETTE DEFINITION??? :mrgreen:


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Message PubliĂ© : 14 Mai 2006 11:44 
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Salut Patator,

Tres bon exemple celui des Anglais qui sont venus en Australie et ne se sont pas integres au mode de vie Aborigene. La seule chose c'est que ce n'est pas en contradiction avec ma rhetorique, bien au contraire ca la renforce. Les Anglais de l'epoque se sont pointes avec zero respect et affinites avec les valeurs et cultures des autochtones. Et qu'est-ce que ca a cree? Une societe homogene Anglo-Saxone qui a transforme l’ame du pays de maniere irrevocable. Ils n'etaient pas des touristes de passage, mais plutot (c’etait ma deuxieme option) des idealistes (conscients de ce qu'ils faisaient remarque, donc pas vraiment innocents) qui pensaient qu'il n'y avait aucun besoin de comprendre le bagage culturel des premiers habitants du pays. Maintenant il y a du regret (ex. mouvement national du "sorry") et un retour en force de la culture Aborigene.

C'est exactement pour eviter que ce genre de choses se renouvelle qu'il faut prendre une part de responsabilite d'integration (pas necessairement d’assimilation) dans nos comportements individuels en tant que Français en Australie ou (sujet tabou) Arabe en France. Et oui bien sur, sans oublier qui on est, d'ou on vient, etc, d’autant que l’Australie (ou la France pour ce qui est des emigres Maghrebins) beneficie sans aucun doute de l’enrichissement culturel qui en resulte.

En un mot (ou une phrase plutot) ce que je dis c'est que le multiculturalisme (definit comme l'acceptation de cultures ou d'identites etrangeres sans necessite reconnue d’integration) conduit en fait a l'homogeneite parceque beaucoup de pays de nos jours se voient critiques par leurs immigrants pour etre ce qu'ils sont et pour ne pas se transformer immediatement en un patchwork de cultures sans rien en commun et donc vouees a disparaitre. Ca peut paraître contradictoire, mais ca ne l’est pas vraiment. L’existence meme de cultures provient de pays qui ont revendique le droit d’evoluer a leur maniere avec une approche collective au pays, ainsi que des valeurs et une langue commune. Enleve ce droit aux pays et c’en est finit de la diversite culturelle mondiale.

La pointe d’humour de SebastienCamus m’a bien fait sourire. Il y a beaucoup de vrai, quand il s’agit de gens qui critiquent les etrangers tout simplement parcequ’ils sont etrangers. Moi je desapprove seulement le comportement d’etrangers qui viennent habiter dans un pays sans aucune volonte d’integration. Difference subtile mais tres importante.

Je ne voudrais pas non plus trop polimiser la discussion, donc n’hesitez pas a partager vos impressions et experiences personnelles. C’est cette dualite personnel vs. collectif qui rend ce post interessant.

A+

Ozkola


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Message PubliĂ© : 14 Mai 2006 17:23 
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Fair Dinkum Mate
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moi je voudrais juste dire qu'il ne faut pas se prendre la tete :)
il est evident que lorsqu on va dans un pays il ne faut pas rester dans son coin et aller vers les autres tout en respectant les valeurs etablies, mais ce n'est pas une mauvaise chose du tout que de vouloir conserver ses racines, sans que cela ne devienne une obsession.
Partir de l'endroit ou l'on a grandit, laisser sa famille, ses amis, ses reperes, il est normal d'etre un peu desorienté quand on arrive dans un autre pays et de vouloir retrouver un peu de chez soi.
Et je pense qu'il faut distinguer les differents types d'immigrations et les epoques.
Entre le jeune français diplomé qui a envie d'exotisme et de nouvelles experiences en 2006 qui part seul en Australie et dont le but est de decouvrir aussi un nouveau pays en plus de trouver du boulot et un immigré italien qui fuit un pays ou le chomage et le fascisme regne et qui va dans un pays pour faire vivre sa famille et non pas pour le plaisir d'y aller, il peut etre comprehensible que ce dernier ne cherche pas a s'integrer de toutes ses forces.
En france je ne pense pas que les differentes couches d'immigrations soient venus pour la beauté du pays et sa cuisine mais uniquement pour bosser ou echapper un regime autoritaire.
Mais leurs enfants petit a petit s'integrent dans le pays ou ils sont nés et qui est plus le leur.
Quand a celui qui viens plus pour le plaisir du pays je pense qu'il a tout a fait envie de s'integrer mais que ca fait tjrs plaisir de retrouver ses reperes de "naissance" et garder un petit bout de france a l'autre bout du monde.


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