Aujourd'hui, j'ai failli me noyer.
Mea culpa - mégastupidité de ma part. On se dirigeait vers Wonthaggi pour aller se baigner là-bas. En route, ma femme nous dit, "Si on stoppait ici [plage Shelley; 10 km avant Wonthaggi]?" On s'est installés à une extrémité de la plage, là où on pouvait rester à l'ombre, au pied des falaises. Vers l'autre extrémité, y avait plein de monde qui nageait en sécurité moyenne. Près de nous, y avait plein de rochers, platformes rocheuses, etc. et à environ 50 mètres du sable, une partie de la mer qui se déchainait. On est restés dans les 'shallows' mais je m'ennuyais. J'ai dit à ma femme, "si nous allions nager là où sont tous ces gens...?" Elle était d'accord, mais où était notre fils aîné avec sa planche 'boogie'? Trop loin, dans l'eau dangereuse, pris momentanément par le 'rip', mais après avoir repoussé sa planche, il a réussi à gagner un rocher bienque blessé un peu.
Quand je l'ai vu grimper sur le rocher, contre toute logique, j'ai essayé de récupérer la foutue planche - qu'est-ce que je foutais, nom de chien?! Oui, je l'ai récupérée. À mon tour alors d'être pris dans le 'rip', écarté par le courant. Je m'agrippais à la planche, orientée lateralement, pour m'aider à flotter. En dépit des signes/gestes que faisaient mon fils et deux surfeurs, je ne pouvais rien pour me diriger dans le sens qu'ils m'indiquaient - j'étais résigné à me laisser emporter. Je voyais ensuite l'un des surfeurs qui m'a demandé, "You alright, mate?" Ah, nos belles tournures de phrases en Australie - J'ai été bien certain d'être chez moi, dans mon pays, bienque je pusse toujours me noyer dès ce moment-là.
Pour couper court, enfin une grosse vague m'a largué contre un îlot de rochers. J'ai jeté la planche pour me hisser dessus. Alors, plus facile de voir à quel point j'ai été blessé. Je saignais, bien sûr; j'avais chopé quelques eraflures. Rien de très grave. J'ai même blagué avec ma femme.
Mais quel coup de veine de nous revoir tous les deux sains et saufs, mon fils et moi. Je m'attendais à ce que l'on vînt m'engueuler pour ma super-bêtise - en France, ferait-on cela? - mais non, toujours l'attitude laconique et hospitalière des Aussies; un mec local qui avait fait la même chose lui-même nous a offert de l'accompagner à sa maison si j'avais encore besoin de me reposer.
Assez! Je m'en vais me pieuter. Bonne nuit à tout le monde [en Oz]. Ciao aux autres.

Gerard

On ne le repetera jamais aussez SWIM BETWEEN THE FLAGS!



Evidement pour les gens qui n'ont pas grandi en australie, il est difficile de prevoir comment l'eau seras. Un bon coup d'oeil a la surface de l'eau est primordial avant d'entrer!

Thanks for your reply, asylum.

Wow, the French fooled you (I think) - although I would have doubted it. Not French, dear boy - Aussie '100%' - I did grow up here. Yes, I know, all the more reason why I should have known, moreso by the choppy surface, in this case. There weren't any flags (by the way, don't need a pic./ I do know what they look like) - but that's a minor point. It remains that I did a supremely stupid thing, given that my son had already clambered up onto some rocks.

What can I say? I put it down to experience, an experience I would never have deliberately sought. Do I have a death wish so subliminal that even I don't know about it? I don't believe so. I'm not going to beat myself up about it - the rocks did that, though minorly.

However, I understand your outrage as, going by your profile, you would be experienced at swimming and surfing and would probably see several incidences of irresponsible and risky behaviour each summer?

Gerard

Salut Gérard,
Content que tu sois là pour témoigner!

Je ne viens pas pour faire de la morale ou de l'instruction...
les vagues de fond sont fatales souvent pour les gens qui luttent à revenir sur la plage (non surveillée)

Le plus dur (mentalement) est de se laisser repartir vers le large et d'économiser ses forces... pour revenir avec ou sans planche (body surfing)

Rien dans mon profil mais de nombreuses années sur Tahiti avec des vagues pas toujours sympa! et beaucoup de sauvetage de "non initié/es"

Bonne année donc en famille et que la leçon serve pour toi même et à autrui!

lebororo

Toute ma vie je me suis dit si un jour ça m'arrive surtout ne pas lutter et se laisser emmener au large pour revenir vers le bord ailleurs.......et puis il y a 5 ans ça m'est arrivé à bali , à Kuta.......comme un kon j'ai lutté de toutes mes forces pour revenir au bord......je me suis épuisé en 2 ou 3 minutes et ai failli mourir.... le reflexe est de revenir au bord......si ça m'arrive une nouvelle fois j'éspère que ma raison prendra le dessus !!

merci pour vos messages, lebororo et remival. Et aussi pour vos souhaits de bonne année. Egalement à vous deux.

C'est vrai. Hier, je ne faisais pas suffisamment confiance à mon habileté physique dans l'eau pour lâcher la planche de mon fils; elle me permettait du moins de flotter. Je me disais: reste calme; on verra ce qui se produira. C'était que, une fois emmené vers un côté ('vers le large', en quelque sorte), je me trouvais ensuite droit derrière une masse de rochers. À partir de ce moment-là, changement de direction; Je me laissais aller vers où que ce fût (sorry - don't think that was accurate French). En survivant le tourbillon de chaque vague successive, je redoutais le moment où arriverait inéluctablement celle qui allait me flanquer contre les rochers. Je redoutais le plus la possibilité que je me casse la tête pour devenir paraplégique ou pire que ça.

Ce ne sont plus que les eraflures en bas de la poitrine, aux alentours du ventre qui me font le plus mal. Rien de quoi rouspéter, je vous l'assure. I realise with almost each passing moment how lucky my son and I are.

Il y a longtemps, pendant les années 30 peut-être, mon père était à un pique-nique de fin d'année pour son usine, sur une plage pas loin de Geelong (Vic.). Soudain, il a répéré une fille qui commençait à avoir des ennuis dans l'eau - première coïncidence, même nom de famille que le nôtre [Fitzgerald]. Par la suite de sa tentative de sauvetage, malheureusement, la fille s'est noyée, et mon père qui lui aussi luttait contre les vagues a été sauvé par un autre homme. Après, on a conféré à mon père une médaille en reconnaissance de son courage. Il ne l'a jamais affichée au mur; il la gardait dans le placard de linge chez nous.

En 1966 ou '67, après la mort de ma mère, mon père et moi dînions dans le restaurant de l'hôtel géré par ma tante. Pendant le dessert, ma tante a présenté à mon père un monsieur qui dînait à une autre table. Elle aurait pensé qu'il serait mieux que les deux hommes s'amusent à causer.
Deuxième et plus grande coïncidence - c'était celui même qui avait sauvé la vie à mon père plus de trente ans auparavant!

Gerard