ca me reste en travers de la gorge.....
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POLÉMIQUE - 23/02/2005
Tsunami : Les Etats-Unis n'ont averti que leur base militaire du désastre imminent
Le géologue belge Mark Moens raconte à Solidaire: « Imaginez qu'un chasseur chinois pénètre l'espace aérien de la zone d'influence occidentale, par exemple au-dessus de l'Inde, de l'Indonésie ou du Sri Lanka. Alors, les Etats-Unis avertiraient les autorités du pays concerné et des pays limitrophes en quelques secondes de temps. L'alarme générale serait immédiatement déclarée. Dans ce cas ci, les Etats Unis ont vu arriver le raz-de-marée, et donc la catastrophe, des heures à l'avance. Ils ont des satellites qui détectent immédiatement un changement du niveau de la mer de 10 centimètres. Mais les Etats-Unis n'estimaient pas utile d'utiliser leur infrastructure efficace pour sauver des dizaines de milliers de vies humaines dans le tiers monde. »
Seulement quelques minutes après le tremblement de terre de 8,9 sur l'échelle de Richter, l'Administration Océanographique et Atmosphérique américaine (NOAA) savait qu'un raz-de-marée mortel traversait l'Océan Indien. Les responsables de cette institution gouvernementale ont averti en quinze minutes la base de la force navale américaine sur l'île Diego Garcia, au sud de l'Inde. 1 Une base militaire de l'armée américaine est bien sûr beaucoup plus importante que le sort de dizaines de milliers d'Asiatiques! Si la NOAA avait averti les autorités des pays autour de l'Océan Indien, les stations de télévision et de radio auraient pu émettre des avertissements, la police locale aurait pu libérer les plages, on aurait pu demander aux gens de se rendre à des endroits plus élevés... alors « nous aurions pu sauver d'innombrables vies » disent des fonctionnaires en Thaïlande et au Sri Lanka. Pour l'Indonésie, toute proche de l'épicentre du séisme, il était trop tard, mais pour les autres pays plus éloignés, il restait deux à trois heures pour évacuer la population des zones dangereuses.
Deux jours de guerre suffisent
On n'a même pas besoin de satellites coûteux pour voir venir un tsunami (raz-de-marée). Les Etats-Unis ont déjà depuis plus de cinquante ans un système de dizaines de sismomètres sur des bouées flottantes. Ils détectent les tremblements de terre sous les fonds marins et préviennent si ces tremblements provoquent des tsunamis. Au milieu de l'Océan Pacifique, il y a six bouées équipées de senseurs qui mesurent les changements de la pression de l'eau et avertissent automatiquement les centres d'alarme en Alaska et à Hawaï si un tsunami se forme.
Quatre ou cinq bouées dans l'Océan Indien auraient suffi pour détecter le désastre imminent. Une telle bouée, senseur compris, coûte 250.000 dollars (183.000 euros). Un million de dollars aurait suffi pour sauver des dizaines de milliers de vies. Le montant total que le gouvernement américain dépensera à la défense en 2005 est 587 milliards de dollars. C'est 587.000 fois plus que le coût d'un système qui aurait sauvé des dizaines de milliers de vies humaines !
En plus, les autorités américaines savaient depuis des mois qu'une catastrophe se préparait. En juin déjà , lors d'une réunion de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l'ONU, des experts avaient dit que « dans l'Océan Indien existe un danger de tsunamis locaux et de grande portée ». Le géologue américain Brian Atwater dit aujourd'hui : « Sumatra (très proche de l'épicentre du tremblement de terre) a une histoire de tremblements de terre, ce qui rend d'autant plus tragique l'absence d'un système d'avertissement. Tout le monde savait que Sumatra était un fusil chargé. » Personne n'a fait quoique ce soit. Bush préférait se dédier à la guerre.
Et maintenant? Maintenant le gouvernement américain donne 350 millions de dollars. Bush a d'abord dit que son gouvernement donnerait 15 millions de dollars. Si peu, c'était tellement honteux que même le New York Times écrit : « 15 millions est précisément la moitié du montant que le Parti Républicain a mis de côté pour payer les festivités du 20 janvier, lorsque Bush prêtera serment pour son second mandat. » Bush s'est alors empressé d'augmenter la somme pour l'élever à 35 millions de dollars. Trois jours plus tard, comme les critiques persistaient, Bush a augmenté la somme jusqu'à 350 millions de dollars. C'est autant que le coût d'à peine deux jours de guerre contre la population d'Irak!
Plus d'inondations en Chine
La première responsabilité pour éviter les catastrophes naturelles, ou pour en limiter les dégâts, se situe chez les pays riches comme les Etats-Unis. Ils disposent des techniques et des moyens financiers. Les Etats-Unis ont de plus une voix décisive dans la gouvernance de nombreux pays autour de l'Océan Indien. Il y a à peine quelques années, l'Indonésie, le pays le plus touché, était encore une dictature militaire installée et protégée par les Américains. Les multinationales américaines s'enrichissent en partie grâce au pillage de ces pays, causant une pauvreté profonde.
Le site Internet Asian Times Online, qui en général est très critique pour la République Populaire de Chine, écrit le 31 décembre : « Les catastrophes naturelles ne sont pas nouvelles en Asie. Et certainement les inondations ne datent pas d'hier, car l'Asie a une longue ligne côtière et de nombreux fleuves et rivières. Jusqu'il y a quelques dizaines d'années, il y avait régulièrement des inondations du Yangtze et de la Rivière jaune en Chine. Les efforts des gouvernements asiatiques pour éviter les catastrophes naturelles sont minimes, sauf en Chine. » En 1931 3,7 millions de personnes mourraient suite au débordement du Yangtze. En 1975, lors de nouvelles inondations, environ 150.000 personnes auraient perdu la vie. Le gouvernement chinois a fait de la lutte contre les inondations une priorité, avec succès. Comme le dit Asia Times Online : une autre politique est donc possible, avec comme point de départ « les gens d'abord ».
1. International Action Center, The Role of U.S. Criminal Negligence on a Global Scale, 29/12/2004,
http://www.iacenter.org/tsunami.htm; Michel Chossudovsky, Washington was aware that a deadly Tidal Wave was building up in the Indian Ocean, Globalresearch 29/12/2004,
http://www.globalresearch.ca
Une guerre contre la pauvreté et les catastrophes naturelles?
Le nombre de décès dû à cette catastrophe est 50 fois plus élevé que lors des attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du WTC à New York. C'est ce qui incite Sybille Decoo du Morgen (28 décembre) à poser la question suivante au géologue Manuel Sintubin : « Cette catastrophe a causé beaucoup plus de morts que lors des attentats contre les tours du WTC à New York. Pourtant, énormément d'argent est consacré à la lutte contre le terrorisme. Choisit-on les mauvaises priorités? » La réponse du géologue : « Ce n'est pas moi qu'il faut convaincre de cela, mais bien l'homme de la Maison Blanche. Apparemment, c'est ainsi qu'est fait le monde. En regardant les choses de cette façon, on dirait en effet que les priorités ne sont pas définies tout à fait correctement. »
NO COMMENT!!!!
source :
http://www.observabilis.com