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Le mal du pays
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Auteur :  Chapichapo [ 27 Jan 2005 14:16 ]
Sujet du message :  Le mal du pays

Un petit essai de votre serviteur. J'ai appelé ca les pinces à linges, mais le sujet, pour ceux qui se donneront la peine de lire (c'est un peu long), c'est plutot le mal du pays. Et je suis sur que certains auront ressenti des choses similaires. Et pas seulement les Bretons !



Le mal du pays vous prend parfois par surprise, dans des circonstances que rien n’invite à penser qu’elles vont le déclencher. Je venais de rentrer du boulot et cherchais à étendre mon linge dehors. Peu avant que j’emménage, notre propriétaire a fait installer un étendoir juste devant l’une des baies vitrées de salon. Celle face à laquelle j’ai installé mon piano, de sorte que je peux jouer tout en regardant les bateaux naviguer dans le port. Enfin, quand les chemises de mes colocataires, ou les miennes, n’encombrent pas la vue. Depuis quelques temps déjà, les pinces à linges déjà bien peu nombreuses s’étaient encore raréfiées. Ce ne serait pas un souci majeur si, dernièrement, une bonne brise, disons 15-20 nœuds, ne se levait vers 18h00, heure à laquelle je rentre généralement à la maison. A plusieurs reprises, j’ai rigolé en voyant la cour parsemée du linge de mes colocs, parfois trempé quand une averse comme Sydney en connaît plus fréquemment qu’on ne pourrait le penser, a décidé de se joindre au vent dans une sorte de compétition climatique.

Or ce soir il faut absolument que j’étende ce linge, et je n’ai aucune envie qu’il connaisse le même sort. Deux pauvres pinces à linge se battent en duel sur l’un des fils, tout juste de quoi retenir une chemise et demi, et j’en ai cinq, plus autant de T-shirts. Il n’y a pas si longtemps pourtant, il y en avait plein, des pinces à linges. Elles n’ont pas pu s’évaporer. Je commence par regarder par terre au pied de l’étendoir, pour voir si quelques consoeurs ne s’y trouveraient pas. Il y a bien quelques cadavres de pinces en plastique, assurément plus fragiles que les deux rescapées en bois (et qui pourtant si on les laisse là, vont y rester pour une prochaine centaine d’années), mais rien qui puisse retenir mes chemises contre le vent. Ne trouvant pas mon bonheur par terre, j’ouvre l’espèce de placard extérieur dans lequel pourrit tout un tas de trucs laissés par les colocataires successifs qui, l’état de la moquette à l’étage me le rappelle tous les jours, ont été nombreux et peu méticuleux. Il y a là une hache tachée de sang, en plastique je vous rassure, sans doute partie d’un déguisement d’halloween, les restes d’une raquette de ping-pong, un semblant de boîte à outils, mais pas de pinces à linge… A tout hasard je regarde dans le pot de fleur sans fleur posé sur le placard, y voyant l’une de mes dernières chances et sentant poindre le stress à l’idée que le pot soit vide. Et il l’est…

Mais bon sang comment peut-on vivre à cinq dans une maison avec deux pinces à linge ?! Tu crois que quelqu’un irait en acheter chez Woolies, à 10 minutes à pied de la maison ? Ah ! Ca va à la gym courir sur des tapis roulants et ça se plaint des bourrelets grossissants, mais c’est pas foutu de se bouger le c** pour se faciliter la vie si ça nécessite 10 minutes de marche… Euh, tu parles de qui, là ? Parce que rien ne t’empêche d’y aller toi, chez Woolies. Et c’est encore ouvert, là. En plus t’as une bagnole, si vraiment t’es fainéant à ce point. Oui parce qu’il y a une grosse côte…

Bon réfléchissons. Je me rappelle vaguement avoir vu sur le côté de la maison des bouts de corde qui devaient servir d’étendoir, avant l’installation de celui qui obstrue maintenant notre vue. Avec un peu de chance, une pince ou deux y auront été oubliées. Je me dirige donc vers l’endroit où je crois avoir vu ces cordes, et commence par les chercher le long de la balustrade qui nous sépare de notre voisine. Aucune trace d’étendoir de ce côté. Je me tourne donc vers la maison, et en même temps que les cordes enchevêtrées contre le mur, je les vois : un chapelet de pinces à linges, certaines en bois, d’autres en plastique. Il doit bien y en avoir 10, non 12 !

Et là, l’odeur d’iode de la Bretagne envahirait presque mes narines. C’est comme si je venais de soulever une pierre à marée basse, devant la maison à l’Ile aux Moines, et que j’y trouve deux fois plus de bigorneaux que la pierre en abrite généralement. Si l’image des bigorneaux est la première à me venir à l’esprit, celle d’un casier remonté sur le ponton du port et dans lequel frétillent tout plein de petits corlazos s’y ajoute bientôt. Parce qu’après tout, presque chaque pierre cache un bigorneau, et que seul le nombre exceptionnel trouvé sous une pierre rappelle celui des pinces à linges sur leur corde. Tandis que les corlazos, bien qu’ils soient pléthore dans les eaux du Golfe, sont l’objet de telles convoitises de la part des pêcheurs amateurs de bar (pour lequel le pauvre petit corlazo va malheureusement servir de vif après avoir été accroché par les lèvres à un hameçon de 4) que certains d’entre eux peu scrupuleux n’hésitent pas à chaparder les corlazos de leurs petits collègues pêcheurs dans leurs casiers, en étant juste un peu plus matinaux qu’eux. Ce qui me fait poser ce sophisme :
Comme dirait mon père, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Or apparemment, les chapardeurs de corlazos se lèvent tôt.
Donc le monde appartient aux chapardeurs de corlazos.

On pourrait éventuellement douter du vol et penser que si le casier n’emprisonne qu’un ou deux corlazos, c’est la faute à pas de chance ou peut-être au manque de « bouate », l’appât, généralement quelques crabes verts écrasés, non sans un certain plaisir, au fond du casier. On pourrait le penser, si une grosse tache humide sur les planches du ponton, à l’endroit où le casier est amarré, ne venait irréfutablement trahir le crime odieux. La frustration du pêcheur honnête qui lève un casier vide, a rapidement tendance à l’inciter à relever à son tour celui de son voisin, de sorte que petit à petit, c’est une véritable guerre des corlazos qui est déclenchée, dont les protagonistes ressemblent à s’y méprendre à ceux de celle des boutons, renforçant ainsi un peu plus le postulat des femmes, qu’aucun d’entre nous ne cherche d’ailleurs à contredire, que les hommes sont avant tout des gosses.

Qui a commencé les hostilités ? Qui sont les peigne-culs, qui sont les couilles-molles ? Peu importe, malgré l’irritation bien compréhensible de celui dont le casier a été vidé, on sent dans le récit récurrent de sa mésaventure une part d’amusement, soit à l’idée des représailles qu’elle fomente, soit pour les plus fatalistes, dans l’observation résignée d’une nouvelle preuve du caractère incommensurable de la bêtise, qui a cela de bon qu’elle prête à rire et donne matière aux meilleures histoires, dont les amis, à défaut de bar faute de corlazo, pourrons toujours se régaler.

La rareté de la pince à linge s’apparente plus à celle du corlazo qu’à celle du bigorneau donc, et m’amène déjà à imaginer une suite peu charitable à mon heureux coup de filet. Une fois mon linge sec, j’emporterais bien ces pinces à linge avec moi, pour être sûr de les retrouver la prochaine fois… Après tout, c’est moi qui les ai trouvées !

J’admire encore un temps ma précieuse découverte, comme pour bien imprimer dans ma mémoire le souvenir d’une pêche miraculeuse, puis commence la cueillette des pinces à linge. Ah ! Zut celle-là est vide. Ou plutôt morte. Enfin, je veux dire, elle s’est brisée sous mes doigts. C’est maintenant la pêche aux palourdes qui s’impose à moi : le plaisir simple de trouver une belle grosse palourde qu’on voit déjà dans le four, couverte d’une noix de beurre à l’ail, suivi de l’amère déception quand ladite palourde n’est qu’une coque vide, ou plus mesquin, une coque remplie de vase. Tiens ! Encore une… Ces pinces en plastique, c’est vraiment de la merde. Des pinces d’élevage à tous les coups. Rien à voir avec les bonnes pinces sauvages en bois.

Quiconque m’observerait en ce moment serait en droit de se demander ce qu’il peut y avoir de si plaisant à ôter des pinces à linges d’un fil, et de si drôle à en casser certaines. Parce que j’en rirais presque, tant le rapprochement avec mes activités habituelles en Bretagne est aussi flagrant qu’inattendu. Une fois le linge étendu pourtant, la douce pensée de la Bretagne se mute en un sentiment pesant de manque. Je regarde la baie de Sydney face à moi. Le pont, majestueux. Les façades des anciens entrepôts, d’un jaune pale qui va s’intensifier à mesure que le soleil achèvera sa descente. C’est beau. C’est sûr…

Mais cette mer n’est pas la mienne. Nous n’avons pas d’histoire commune.
Elle ne m’a pas donné ce que la mer en Bretagne m’a donné : les goûters sur ses plages, baguette-beurre-chocolat-sable. Beurre salé, cela va sans dire. Carrés de chocolat Poulain, noir. Et sable à gros grain, qui craque sous les dents. Les batailles de vase à Port Miquel à marée basse. Les escapades en voilier du même nom, vers Houat, Hoëdic, Belle-Île, Groix, les rivières du Belon et de l’Aven…

Non cette mer n’est pas la mienne. Elle ne m’a pas non plus pris ce que la mer en Bretagne m’a pris : mon avion à élastique, que Stéphane avait absolument voulu essayer malgré ma réticence, pour voir s’il volait bien. Mon avion pour lui en faire la preuve s’était envolé hors de la cabine d’AJY, notre ombrine de l’époque, avant d’amerrir dans le sillage du bateau et d’y disparaître à jamais. Mon frère sait-il à quel point et combien de temps je lui en ai voulu ?

Plus récemment, le pipeau dont Pierro m’avait fait cadeau à son retour d’Irlande, auquel je tenais d’autant plus que l’attention toute simple de mon pote de toujours m’avait touchée. Je l’avais glissé dans la manche de mon pull avant de monter à bord de notre voilier, pensant que l’élastique au niveau du poignet le mettait à l’abri d’une chute que je craignais et qui allait arriver. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, je vis mon pipeau tomber sur le pont sur son do, y rebondir deux fois dans une double croche, passer par-dessus bord au son d’un faible la soufflé mollement par le courant d’air de sa chute, et terminer sa fugue, malheureusement pas sur un sol, mais sur un grave et funeste plouf. Flûte !

La liste est longue, et je ne suis pas le seul à pleurer des objets plus ou moins précieux. Et puisqu’il faut bien en faire le deuil, puisse cette chère mer les recevoir comme autant de présents, en remerciement des siens plus nombreux et de plus grande valeur encore. Prends donc, c’est de bon coeur : la montre de Stéphane, le cartouche en or de Pierro, les Ray Ban toutes neuves de Nono, les manivelles de winch, les poulies de spi, et tous nos plombs, perdus en si grand nombre à pêcher le bezu entre Port Blanc et l’Ile aux Moines, que quiconque se donnerait la peine de plonger à cet endroit en deviendrait le premier producteur mondial (juste devant notre voisin chez qui les billes de plomb de la fronde de papa ont à plus d’une reprise fendu l’air, à défaut du crâne du faisan qu’elles prenaient pour cible). Sans doute la mer ici recèle-t-elle de trésors équivalents. Mais pas les miens, ni ceux de mes proches.

Non cette mer n’est pas la mienne.
Je n’en ai pas sorti ce que j’ai sorti de la mer en Bretagne : des bezus donc, par dizaines. Des maquereaux, par centaines. Des bars, par hasard…
Je n’y ai pas vu tomber un à un les membres de la famille petit baigneur - ainsi surnommée pour ses difficultés notoires à rester sur le pont - bien souvent imités, il faut malheureusement le reconnaître, par la plupart des membres de la mienne. Rien d’étonnant au fond, puisque après tout ces derniers considèrent depuis longtemps la famille petit baigneur comme la leur.

Non, décidément, cette mer n’est pas la mienne.
Pas encore… Car malgré tout je l’aime déjà. Ses vagues m’ont remué comme jamais la mer en Bretagne. Sur l’une de ses plages j’ai trouvé une rose, qui bien qu’elle m’ait finalement percé le cœur de ses épines, y garde à jamais une place privilégiée. Et surtout cette nouvelle mer emplit mes yeux chaque soir et chaque matin, rendant ainsi plus tolérable la privation de celle que je dis mienne.

Après les bigorneaux, les corlazos et les palourdes, j’entrevois à présent une différente analogie, sinon avec un autre fruit de mer, du moins avec quelqu’un qui a décidé d’en faire son plat principal : comme ces pinces à linges que je viens de poser sur l’étendoir, mon équilibre tient au pied que j’ai de chaque côté du monde sur lequel j’évolue, qui me fait basculer tantôt la tête en bas, tantôt la tête en l’air, sans le mettre en péril. Mettez mes deux pieds du même côté, je tombe.

Auteur :  lenso [ 27 Jan 2005 14:24 ]
Sujet du message :  poor guy

pour etre honnete j ai pas eu le courage de tout lire

mais bon a defaut d etre bretonne j ai au moins le prenom et si tu veux un peu de french company j habite avec mon petit homme sur Glebe

a+
solenne

Auteur :  Don Quichotte [ 27 Jan 2005 15:30 ]
Sujet du message : 

Excellent !!!

Enfin un expat qui n’a pas oublie la langue de Moliere, a la difference d’un certain nombre de posteurs sur FDU pour lesquels la recalcitrance du clavier ne suffit pas a expliquer l’auretograffe approximative.

Qu’il est bon d’entendre parler de peche en mer, dont je suis moi-meme passionne et que j’ai en revanche pratiquee sur la Cote d’Opale. Je les connais ces pirates du casier, je les connais pour avoir preleve mes tourteaux avant l’heure de la releve. Et je les connais aussi pour leur avoir a chaque fois pardonne, le regard perdu dans l’horizon, oubliant le douloureux travail de l’eau salee sur mes mains blessees par les hamecons, l’esprit occupe par d’hypothetiques prises de bars records.
Mais concernant la peche a pied, parlons un peu de celle de la saligotte (crevette de roche), dont l’art s’exerce de nuit, a la torche electrique, a maree descendante par fort coefficient jusqu’a ce que l’eau ait a nouveau recouvert les rochers? Ami Breton, si tu ne connais pas encore ce rare plaisir (les diverses conditions que j’ai evoquees sont difficiles a reunir), ce bel essai vaut bien que je t’y initie si d’aventure nous nous retrouvions en France simultanement. D’ici la, pourquoi pas une partie de peche dans le coin (MP si ca te dit)?

Cheers
:)

Auteur :  Marie-Helene [ 27 Jan 2005 18:25 ]
Sujet du message :  le mal du pays

Que c'est bien dit, et que cela fait mal au coeur.....
Les souvenirs ne sont pas les memes, la region non plus, mais tout l'esprit y est!
On oublie parfois que ce sont les objets, les mots les plus anodins qui declenchent ce vague a l'ame qui engouffre tout.
On en parle peu, et pourtant peu d'entre nous y echappent!
Merci de cet intermede emouvant!

Auteur :  esz [ 27 Jan 2005 19:23 ]
Sujet du message :  le mal du pays

Superbement écris.
Bien qu'étant Français, je ne suis jamais allé en bretagne :oops:

Cela fait plusieurs années que je me dis que je dois absolument y aller avant de retourner en Oz.
Le pays doit être magnifique pour faire ressortir autant d'émotions.
C'est décidé, ce sera notre prochaine destination.
Merci

Auteur :  kiéry [ 27 Jan 2005 19:47 ]
Sujet du message :  le mal du pays

Bravo, un vrai plaisir de lire ton récit (j'ai tout lu). Le pain-beurre salé-chocolat poulain, j'adore, que de souvenirs (je suis bretonne), par contre les grains de sables, j'ai jamais trouvé ça terrible mais ça faisait parfois partie de la tartine.

Au plaisir de te relire.
ISA

Auteur :  daksys [ 27 Jan 2005 19:52 ]
Sujet du message : 

Merci de nous avoir fait partager cet essai.

Entre le rire et les larmes, toute la douceur d'un conte moderne... a la Philippe Delerm

S'il y en a d'autres, n'hesites pas !!! :wink:

Auteur :  Chapichapo [ 28 Jan 2005 14:10 ]
Sujet du message : 

Merci merci !

Ça fait plaisir de voir qu’on peut provoquer des émotions avec quelques mots…

Citer :
Mais concernant la peche a pied, parlons un peu de celle de la saligotte (crevette de roche), dont l’art s’exerce de nuit, a la torche electrique, a maree descendante par fort coefficient jusqu’a ce que l’eau ait a nouveau recouvert les rochers? Ami Breton, si tu ne connais pas encore ce rare plaisir (les diverses conditions que j’ai evoquees sont difficiles a reunir), ce bel essai vaut bien que je t’y initie si d’aventure nous nous retrouvions en France simultanement. D’ici la, pourquoi pas une partie de peche dans le coin (MP si ca te dit)?


Merci pour ces deux propositions.
J’avoue qu’une partie de pêche ne serait pas pour me deplaire. J’y ai pensé plus d’une fois, sans vraiment savoir par quoi commencer. Quant à la saligotte, non je ne connais pas ce plaisir et ne demande pas mieux que d’y être initié. Mais je crains de ne pas revoir la Bretagne avant l’été prochain (en France)…


Citer :
Entre le rire et les larmes, toute la douceur d'un conte moderne... a la Philippe Delerm

S'il y en a d'autres, n'hesites pas !!!


Il y en a d’autres, peut-être un peu trop personnels pour être mis en ligne ici, même si celui-ci était déjà très personnel. Mais l’expérience « downunder » est riche en émotions, donc je suis sûr que d’autres sujets viendront, plus faciles à partager.

Auteur :  Chocolate [ 29 Jan 2005 06:41 ]
Sujet du message : 

Merci Chapichapo...padabo...sorry, couldn't help it :oops:
Merci pour ton recit (j'ai tout lu). la Bretagne, que de souvenirs...la peche en bateau, la nuit. La peche au crevettes sur la cote, les huitres mangées sur le rocher, faire touner ma mere en bourrique en perdant un grand nombre de clefs sur la plage :D ...et les bigorneaux et les palourdes!!!
Meme en Angleterre, ils n'ont pas tout ca :(
J'espere bien pouvoir aller pecher en OZ et donner a ma fille autant de souvenirs merveilleux (still, ca ne sera pas la Bretagne).
Merci encore, j'attends patiamment les prochaines...

Auteur :  Maella [ 30 Jan 2005 10:04 ]
Sujet du message : 

Haaaaaaaaaa "soupir"
Moi aussi je suis bretonne, a moi aussi la ptite mer elle me manque, et le pain beurre/ carré de chocolat poulain: ça, il y a rien qui puisse le remplacer. C'est marrant comme on peut avoir les mêmes souvenirs d'enfance quand on viens du même coin!
La baie de Sydney, on peut pas en dire du mal, mais ça reste que: c'est pas la même chose, ici il ya jamais l'odeur de la marée, du goemon abandonné sur le sable chaud de l'été. Les courses sur les rochers qui avec les années se sont couvert d'huitres et nous ont blessé les pieds.
Et les pissous dans les marres !!! La pêche à pieds lors des grandes marée. Les fritures de pétraux. Il y en a tant!!!
En tout cas félicitation, c'est un chouette texte et la plume est belle.
Kenavo!

Auteur :  MOTTE [ 31 Jan 2005 07:29 ]
Sujet du message : 

Quel récit! Je crois que jamais des pinces à linge ne m'ont donné autant de fil à retordre. Toutes les petites allusions aux plaisirs cachés de la vie en Bretagne (ou dans n’importe quelle région véritablement) me font chaud au cœur. Quel privilège nous avons d’avoir autant d’histoire, autant de souvenirs et d’être capable du jour au lendemain de mettre une croix sur tous les plaisirs qui ont construits notre enfance et de nous envoler vers une destination inconnue à des milliers de kilomètres du cimetière de nos mémoires. Le chocolat poulain sur de la baguette au sable, c’est du vécu avec en plus de temps en temps une abeille qui vient se frotter à ta précieuse tartine (pour peu que tu es mis un peu de beurre salé avec) et tes parents qui te donnent le conseil indiscutable de manger près de l’eau (je ne sais pas pourquoi mais l’abeille se fou particulièrement de savoir si ta tartine est près de l’eau ou pas).

Bref, ce récit est extraordinaire et beaucoup de choses me reviennent à l’esprit en lisant une telle prose : la dégustation d’huître dans la rivière du belon pendant une croisière, les virées chez Tibeudeuf sur l’île de Groix. Les sorties en dériveur à 5 heures du matin pour voir le soleil se lever sur une eau d’une pureté incroyable, la pêche à 11 heures du soir quand tout est calme et mystique. Nous partageons tous ton état d’esprit lorsque tu as trouvé tes pinces à linge et je crois que maintenant je ferai référence à mes souvenirs en pensant à tes pinces.

Auteur :  Doublejeu [ 11 Mars 2006 07:24 ]
Sujet du message : 

Bravo !

Auteur :  smintha [ 13 Mars 2006 06:22 ]
Sujet du message : 

apres avoir seche mes larmes et repris mes esprits, je peux enfin m'exprimee sur ce post.

oh combien, meme si je ne suis pas bretonne, cet essai m'a touchee, combien je m'y suis reconnue - car meme si la mer ne s'etend pas jusqu'a paris, le fameux sandwich au chocolat noir y est connu de beaucoup -. j'ai enfin compris pourquoi j'ai pris tant de temps a ranger dans mes cartons ces petites choses qui ne servent a rien et qui n'auront d'autre utilite que me rappeler les miens, ceux que j'aime et que je vais laisser a des milliers de kilometres.

le mal du pays avant meme d'etre partie. le mal du pays, peut-etre parce que je suis deja partie depuis pres de 6 ans et que je ne pourrai revenir pour prendre un bon bol d'air pollue parisien le temps d'un weekend. comme cette ville va me manquer !! comme mes proches vont me manquer !! ...

merci chapichapo pour cet eclairage, ce reconfort. au plaisir d'etre touchee encore par tes recis et ton verbe superbe.

Auteur :  benedicte [ 13 Mars 2006 13:53 ]
Sujet du message : 

Vraiment génial Chapichapo, ca fait remonter tout plein de souvenirs. T'as deja penser a ecrire un livre? peut etre est ce deja fait! En tout cas c'est tres emouvant ce que tu ecris.

Moi les tartines au gouter sur la grande plage de st malo c'etait pain beurre salé et poulain en poudre, et oui ma mamie a inventé le nutella avant l'heure.
Ca me rappele aussi les parties de peche aux maquereaux en mer: les fameux sandwitchs au chocolat avaient un gout plutot salé. Apres avoir relevé les lignes, mes mains leur donnaient ce petit gout assez unique que je sens encore maintenant.

Pour tous ceux qui ne connaissent pas, la Bretagne c'est vraiment superbe. Mais je pense tout de même qu'on la vit pas pareil quand on y grandi que quand on y vient quinze jours en été... (c'est un peu pareil partout vous me direz)

Auteur :  agneslgt [ 13 Mars 2006 18:07 ]
Sujet du message : 

La bretonne de service va y mettre son grain de sel...
J'ai vécu plus de la moitié de ma vie à Brest, bout du monde, et la première fois que je suis arrivée à Sydney, c'était en ligne directe, n'ayant pas vraiment connu autre chose que la Bretagne, Brest et sa rade. L'arrivée à Sydney a été un vrai choc, car c'était comme à la maison, mais encore mieux...la baie, les plages, la voile, mais avec en plus le climat particulièrement clément. L'hiver en Australie? mais c'est un vilain mois de juillet à Brest! disais-je...
Aujourd'hui, je suis installée ici. Je n'ai jamais autant été à la plage et profité de la mer. Les parties de pêche ne me manquent pas, ça n'a jamais été mon truc, surtout que petite, je n'aimais pas le poisson... Les pinces à linges ne me posent pas de souci non plus.
La Bretagne est très belle vraiment, c'est mon pays et mes origines, j'en suis fière et le revendique mais Sydney... c'est pareil sans l'être et c'est là tout son attrait.
Ce sujet date déjà de l'année dernière et Chapichapo n'a pas beaucoup posté depuis...qu'est-il advenu de lui (elle)? Ce serait super d'avoir un feedback récent car ce post m'avait déjà beaucoup émue à l'époque.

Agnès

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