Hello Domi et Jeff
Je suis tout à fait d'accord avec vous. D'ailleurs, je me demande même pourquoi nous n'avons créé ce sujet auparavant sur FDU. C'était évident comme le nez au milieu de la figure. Trop évident peut-être.
Quand j'habitais à Sydney autrefois, je dois dire que certains cabinets de recrutement m'avaient donné la chair de poule. A l'époque, une amie du moment m'avait même dit que je me faisais des idées fausses, qu'il fallait le prendre tranquille. Jusqu'à ce qu'une consultante me déballe son sac :
- beaucoup de cabinets de recrutement n'aiment pas avoir affaire à des étrangers (c'est le cas dans tous les pays industrialisés, à Sydney, Paris, London, Madrid...) car beaucoup de clients et de DRH notent en voie préliminaire des recommandations discriminatoires lors de leurs rendez-vous de recherche de candidat avec les cabinets de recrutement, même si en principe, c'est interdit.
- beaucoup de cabinets (dans tous les pays industrialisés) sont persuadés qu'ils risquent d'avoir leur département d'immigration respectif sur le dos s'ils reçoivent des candidats étrangers qui cherchent un sponsor. Hors ceci n'est pas interdit, puisqu'un cabinet peut conseiller à son client de nominer le candidat, via un sponsoring business par exemple en Australie. Dans ce cas, le cabinet peut facturer son service sans problème. Il suffit de bien vouloir en changer l'intitulé. C'est une simple question de bonne volonté.
- il existe de très nombreuses formes de discriminations ciblées : les employeurs qui ne veulent pas d'une femme à tel ou tel poste, ou d'un manager ayant des diplômes plus élevés que ceux du DRH ou d'un executive, ou de quelqu'un ayant un nom à forte consonance régionale, ou de quelqu'un de trop "jeune" ou de trop "vieux" etc...
- de plus, beaucoup de cabinets de recrutement, ne connaissent pas en réalité les possibilités de visas en détail (dans tous les pays industrialisés encore une fois). Ils font de nombreuses confusions. Certains cabinets interdisent même à leurs consultants de présenter aux clients le CV d'un étranger susceptible d'obtenir un sponsoring, même si c'est le meilleur candidat. D'autres cabinets demandent à leurs consultants de réduire le nombre de candidats dits "jeunes émigrants". C'est aussi une raison pour lesquelles de nombreux candidats ne sont pas rappelés malgré la promesse faite quelques jours plus tôt.
- Autre problème : la perte de la notion d'entraide élémentaire. Celle-ci est générale au secteur, tout le monde la connait. Elle est aussi présente au sein des cabinets de recrutement des villes comme Melbourne, et c'est bien dommage car il y a des postes en or dans le Victoria pour les Italiens, Grecs, Français, Suisses ou Belges... C'est-à -dire que beaucoup d'Européens comme nous qui soit ont besoin d'un sponsor pour avoir le visa temporaire, soit ont un visa de PR mais pas le job à la hauteur de leurs diplômes, ou pas de job du tout, finissent par tourner en rond sans se rencontrer réellement...
- Problème politique : il est clair que beaucoup de cabinets font un peu la serpillère devant leurs gouvernements respectifs (dans tous les pays industrialisés là encore). Donc, quand le gouvernement en place les incite à plus de conservatisme, d'immobilisme et de nationalisme, on les voit prendre cette vague dangereuse avec discrétion, mais résolution. Ceci est décevant, car de plus en plus d'Australiens ont de gros problèmes avec les cabinets de recrutement en Europe, même quand ils ont obtenu un premier titre de résidence européenne en Work visa spécifique alors qu'ils peuvent parfaitement faire le boulot à Paris, Rome ou Londres. De même, les Européens en Australie devraient se serrer beaucoup plus les coudes, surtout entre nouveaux arrivants PR ou résidents temporaires. Car le fait est là , quand on est seul, ou avec un enfant, surtout en bas-âge, il est vraiment très dur de durer longtemps dans un pays étranger, même riche comme la France ou l'Australie, sans VRAI travail.
Depuis, j'ai pu constater que cette amie de l'époque m'avait dit vrai bien sûr (j'en ai encore eu la preuve il n'y a pas si longtemps, y compris avec des Français, en France ou à l'étranger), mais comme il existe encore des cabinets de recrutement qui ont une morale, une réelle efficacité, du courage et l'expérience du travail à l'étranger, et que personne ne nous oblige à multiplier nos aventures à l'étranger, quelque soit l'ancienneté et la reconnaissance de nos diplômes, notre âge, notre parcours, nos états de service ou notre situation matrimoniale etc... je continuerai à échanger des tuyaux avec des Français en Australie ou des Australiens en France dans la mesure de mes possibilités.
Je réactualiserai mon poste dans la soirée ou demain car je ne peux pas rester connecté plus longtemps pour l'instant. Merci de ne pas le quoter ni le citer pour l'instant.
Courage Dominique, Rob et Jeff. Vous avez la chance d'avoir la PR et c'est quand même un plus énorme, surtout en famille. Moi, j'ai toujours eu des visas temporaires, j'ai toujours eu à trouver des stages, ou pseudo-stages rémunérés à la va-vite, puis nominations ou périodes business multiples, ou refacturations depuis l'étranger, surtout en Australie, même en payant les fees directement à des avocats d'immigration, et c'est tout aussi usant finalement puisqu'il faut recommencer à zéro à chaque fois comme si l'on venait faire un travail pour la première fois.
Vos efforts vont payer, et si la chance est là , l'étoile va briller.
Bien à vous
Marc
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