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  Droits des aborigènes: John Howard vivement pris Ă  parti
Message PubliĂ© : 28 Mai 2007 23:58 
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Droits des aborigènes: John Howard vivement pris à parti

CANBERRA, 28 mai (Flash d'Océanie) – John Howard, Premier ministre australien, a été vivement pris à parti dimanche à l'occasion d'une cérémonie commémorant le quarantième anniversaire de la première inclusion de cette communauté indigène dans le recensement national.

Il y a quarante années, c'est par référendum que les Australiens ont entériné (par plus de 90 pour cent) ce changement, alors que jusque là, les chiffres nationaux ne faisaient pas état des statistiques concernant cette population.

Dimanche, alors qu'il participait à ces cérémonies, M. Howard s'est vu interpeller par une femme aborigène qui, devant la presse locale, l'a accusé d'avoir "génocidé" cette communauté.

Ces accusations ont été suivies d'un tonnerre d'applaudissements de la part des quelques quatre cent personnes composant le public, ont constaté les personnes sur place.

M. Howard a préféré ne pas répondre.

Le travailliste Kevin Rudd, chef de l'opposition parlementaire, a pour sa part lui aussi provoqué des applaudissements en promettant, si son parti accédait au pouvoir à l'issue des prochaines législatives (au cours du dernier trimestre 2007), engager un véritable processus de demande d'excuses aux Aborigènes pour les "crimes" commis depuis l'arrivée des Européens.

"réconciliation symbolique et pragmatique"

M. Rudd a aussi rappelé que selon les derniers chiffres disponibles, l'espérance de vie des Aborigènes d'Australie est inférieure de 17 ans à la moyenne nationale.

John Howard, dans son discours, a voulu souligner la nécessité d'une "culture de responsabilité partagée" afin de réaliser un objectif commun mais que ces quarante dernières années, encore trop d'espoirs de ceux qui ont milité, en 1967, dans le cadre de ce référendum, n'avaient toujours pas été réalisés.
"Si la réconciliation doit être réalisée, nous devons nous attaquer à cette question de manière à la fois symbolique et pragmatique", a-t-il déclaré.

Prenant à son tour la parole, Mal Brough, ministre des affaires indigènes, qui avait la semaine dernière provoqué la polémique en déclarant son intention de suspendre les allocations aux familles aborigènes dont les enfants sont déscolarisés, a pour sa part ce week-end reconnu que les conditions de vie des communautés aborigènes, en particulier dans les régions les plus isolées d'Australie, avaient empiré ces quarante dernières années, en dépit des avancées pour l'ensemble des populations.

Ce week-end, la commission australienne pour les droits humains et l'égalité des chances rappelait pour sa part que dans le cadre du quarantième anniversaires de l'accession des Aborigènes au recensement national, un "plan national d'action" a été élaboré.

Tom Calma, Commissaire pour la justice sociale pour les Aborigènes et les insulaires du Détroit de Torrès au sein de cette commission, a par ailleurs estimé que quarante ans après, les Aborigènes australiens "attendent toujours d'être considérés comme égaux".

"Ces quarante dernières années, nous avons vu des enfants aborigènes mourir à un rythme beaucoup plus élevé que les non-Aborigènes et le peuple aborigène recevoir guère plus qu'une éducation primaire de base. Nous avons vu des régimes alimentaires à base de farine et de sucre, des systèmes d'adduction d'eau pollués et des maladies entièrement curables toujours rampantes dans les communautés aborigènes

"sorry day"

Depuis 1998, l’Australie observe chaque année, fin mai, la « Journée Nationale des Excuses» (National Sorry Day), censé commémorer et rendre hommage aux enfants aborigènes (ou métis aborigènes) qui, entre le début du 19ème siècle et les années 1970, ont été confisqués à leurs familles biologiques.

Ce « Sorry Day » annuel a été institué à la suite des recommandations d’une commission d’enquête, en 1997.
Il y a 10 ans, c'est le Parlement de l'État de Tasmanie (Sud de l'Australie) qui fut le premier à officiellement présenter des excuses à la communauté aborigène pour cette politique d'intégration forcée.

"terra nullis"

Au plan historique, l'Australie n'a reconnu que tardivement l'existence officielle du peuple aborigène : il a fallu attendre 1992 pour qu’un verdict rendu par la Haute Cour renverse l'ancienne notion de "terra nullis" qui ignorait l'existence d'un peuplement aborigène avant l'arrivée des premiers Européens.

Cette affaire, connue sous le nom de "Mabo" (du nom de l'Aborigène, Eddie Mabo, qui l'avait porté en justice) avait, à l'époque, marqué un tournant dans le combat des Aborigènes pour leur reconnaissance et ouvert la voie à l'élaboration de lois portant sur la gestion foncière des terres reconnues comme étant indigènes.

Selon un rapport rendu public en juillet 2005, les communautés aborigènes d’Australie figurent parmi les franges les plus désavantagées de la population de ce pays, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Dans ce rapport fédéral dressant un bilan socio-économique de l’Australie et des « désavantages des communautés indigènes », fruit du travail d’un commission chargée de surveiller les évolutions de ces droits, la fracture entre les communautés d’origine européenne et celles, indigènes, ne cesse de s’élargir.
Parmi les domaines dans lesquels le fossé est de plus en plus flagrant : les taux de mortalité infantile, les proportions de la population carcérale, le taux d’échec scolaire.
Dans le domaine de la santé, selon ce rapport, les aborigènes d’Australiens ont en général une espérance de vie inférieur de 17 ans aux autres composantes ethniques (largement caucasiennes) de l’Australie.

On note aussi une forte propension au suicide chez les jeunes, le taux d’homicides est également très supérieur à la moyenne fédérale et le pourcentage d'aborigènes incarcérés est onze fois supérieur à la moyenne nationale.

Fin 2004, à l’occasion du 56ème anniversaire de l’adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme par les Nations Unies, une polémique a éclaté en Australie, où dans la petite communauté de Kimberley (État de l’Australie occidentale, Nord-Ouest de l’île-continent), le gouvernement local a été accusé de pratiquer une politique « paternaliste » en offrant aux communautés aborigènes le financement de pompes à essences (à hauteur d’environ 100.000 euros), mais à condition que les enfants de rendent à l’école, se lavent le visage deux fois par jour, prennent une douche et ramassent obligatoirement les ordures au moins deux fois par semaine.

Amanda Vanstone, alors ministre des affaires indigènes, avait à l'époque déclaré son intention, dans un avenir proche, de généraliser ce genre de pactes avec d’autres communautés dans le reste du pays (y compris les indigènes aborigènes, qui représentent environ quatre cent mille des vingt millions d’Australiens).

Source : http://newspad-pacific.info


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