L'Union Européenne dénonce l'attitude des États-Unis et de l'Australie en ouverture de la réunion du GIECBRUXELLES (AP) - Le commissaire européen à l'Environnement Stavros Dimas a accusé lundi les États-Unis et l'Australie de ne pas agir suffisamment contre les gaz à effet de serre, en ouverture d'une nouvelle réunion du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Les experts du GIEC ont entamé lundi à Bruxelles une semaine de travaux à huis clos visant à mettre la dernière main à un rapport sur les impacts du réchauffement sur la planète dans les prochaines décennies, qui sera rendu public vendredi.
Les États-Unis doivent mettre fin à leur «attitude négative» sur la négociation d'un nouvel accord international sur la réduction des gaz à effet de serre (GES), a martelé M. Dimas. «Nous attendons des États-Unis une coopération plus étroite, a souligné le commissaire grec en prélude à la conférence. Il est absolument nécessaire qu'ils agissent, car autrement d'autres pays, surtout ceux qui sont moins développés, n'auront aucune raison d'agir.»
M. Dimas a également critiqué l'Australie pour son rejet du protocole de Kyoto sur la réduction des GES. «Je n'arrive pas à comprendre pourquoi l'Australie n'a pas ratifié le protocole de Kyoto», a-t-il déclaré, ajoutant que 80 % de l'opinion publique australienne était favorable au texte, qui demande à 35 pays industrialisés de réduire leurs émissions.«Les conséquences du réchauffement de la planète sont de plus en plus claires», a constaté de son côté le premier ministre belge Guy Verhorstadt lors de la réunion. Stavros Dimas a souligné que le récent engagement de l'Union européenne de réduire d'au moins 20 % ses émissions de carbone d'ici 2020 par rapport à leur niveau de 1990 avait été décidé en partie suite au rapport publié par le GIEC le 2 février à Paris.
À Bruxelles, le groupe de travail II du GIEC doit approuver une étude élaborée depuis six ans qui dresse un tableau inquiétant de ce qui risque d'arriver d'ici le milieu du siècle si les émissions de GES ne sont pas freinées : pauvreté croissante, pénuries d'eau potable, fonte des glaciers et calottes glaciaires et disparitions de nombreuses espèces.
La réunion rassemble quelque 285 délégués de 124 pays, aux côtés de la cinquantaine de scientifiques qui ont rédigé le rapport et de dizaines d'observateurs d'organisations non gouvernementales. «Nous devons comprendre ce que le changement du climat signifie pour nous dans nos propres vies et comment cela va affecter les systèmes naturels et sociaux», souligne le climatologue indien Rajendra Pachauri, président du GIEC. Les discussions pourraient notamment porter sur les prévisions concernant le nombre de personnes qui courront des risques élevés compte tenu du changement des écosystèmes.
Il s'agira du deuxième des documents du GIEC programmés dans le cadre du Bilan 2007 des changements climatiques. Le premier, présenté en février à Paris, a conclu avec une quasi-certitude que le réchauffement était provoqué par l'activité humaine.
Le nouveau rapport sera présenté au sommet du G8 organisé en juin en Allemagne, qui, espère l'UE, incitera les États-Unis à accroître leurs efforts pour réduire les émissions.
Un troisième rapport du GIEC, attendu en mai sur «l'atténuation des changements climatiques», avant la publication à l'automne d'un Rapport de synthèse, soulignera les moyens possibles de ralentir les effets du réchauffement.
Le rapport débattu cette semaine fait état de perspectives alarmantes même s'il n'est pas sûr que toutes se produiront : d'ici 25 ans, la famine et les décès dus à la diarrhée devraient menacer les pays pauvres, où l'eau se raréfiera, selon le document dont l'Associated Press a obtenu une copie. En outre, la hausse des températures marines détruira probablement les récifs coralliens et les poissons qui en dépendent, et des dizaines de millions de personnes, notamment le long des côtes, risquent d'être affectées par des inondations.
Source :
http://www.yahoo.fr