ne jamais se faire marcher sur les pieds et en même temps d'éviter ce genre de situation». C'est par des formules comme celles-ci, à la fois fières et conscientes, parfois alambiquées mais souvent nourries d'esprit citoyen, que Zinédine Zidane a tenté de se sortir du périlleux exercice de «l'explication de tête». Interrogé sur Canal+ mercredi, le néo-retraité est revenu sur le coup porté à l'Italien Marco Materazzi et son exclusion comme fin de carrière.
«Ce n'est pas un geste à faire, je tiens à le dire haut et fort, a expliqué d'un côté Zinédine Zidane. Il a été vu par des millions d'enfants. Auprès d'eux, auprès des éducateurs, je m'en excuse». Comment en arriver là ? Le contexte n'est pas en cause : «je n'ai jamais eu de contentieux avec n'importe-qui (dans l'équipe d'Italie), avant le match, comme pendant le match». Materazzi compris. Tout commence quand le défenseur de l'Inter Milan tire le maillot du Français. «Je lui dis d''arrêter. Je lui dis que s'il veut, je lui échange après la fin du match.» Mardi, Marco Materazzi a donné sa version : «(Zidane) m'a parlé en raillant, il m'a regardé avec une super arrogance, de haut en bas en me disant : si vraiment tu veux mon maillot, je te le donnerai après. Je lui ai répondu avec une insulte, c'est vrai».
«Alors il dit des mots très durs, des mots plus durs que les gestes», relate Zidane. Le présentateur, Michel Denisot, accélère le rythme des questions, insiste. Les deux hommes se coupent mutuellement : «Vous parle-t-il de votre soeur, votre mère ?», demande Denisot. «Oui. Il parle de choses qui touchent au plus profond de moi. Des choses graves qu'il répète une fois, deux fois, trois fois... J'aurais préféré prendre une droite dans la gueule.» Ces mots crus résument l'état d'esprit de Zidane : pas de pardon ! «Je ne peux pas regretter mon geste. Cela voudrait dire qu'il aurait eu raison de dire tout cela. Il n'avait surtout pas raison. On parle toujours de la réaction mais s'il n'y a pas de provocation, il n'y pas de réaction. Le coupable c'est celui qui provoqué.» Coupable ? responsable ? Les mots s'emmêlent, reste la volonté d'affirmer : «Ce n'est pas pardonnable, je m'en excuse.» «Et si cela devait se repasser, agiriez vous ainsi ?» «Je vous ai dit ce que je pensais...» X.C.
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