BRISBANE (AFP) - Le plus puissant cyclone en trente ans en Australie a balayé lundi le nord-est de l'Australie, où l'état d'urgence a été instauré, mais n'a fait que des blessés légers.
Le cyclone tropical Larry avait été classé en catégorie 5 lorsqu'il a frappé le sud de Cairns, à l'extrême nord de l'Etat du Queensland, lundi à 08H00 (dimanche 21H00 GMT). La dépression a ensuite perdu en intensité au fur et à mesure qu'elle pénétrait dans les terres, pour être rétrogradée à la catégorie 3 en milieu d'après-midi.
Selon les premières informations, Larry, malgré des vents allant jusqu'à 290 km/h, n'a fait que quelques blessés légers.
Les autorités de la région, qui ont décrété l'état d'urgence, ont cependant mis en garde la population sur les risques d'inondations et ont recommandé de se méfier des serpents et des crocodiles, rendus agressifs par le cyclone qui les a désorientés.
A Innisfail, une ville de 8.500 habitants dans le nord du Queensland sur la trajectoire directe de Larry, la moitié des édifices a été endommagée, ont indiqué les secours.
"On a fait un tour en voiture ce matin (lundi) et je dirais qu'un bâtiment sur deux est abîmé - certains sont complètement détruits, d'autres partiellement", a déclaré à l'agence Australian Associated Press un responsable des Services d'urgence du Queensland, Alan Green.
"C'était terrifiant, on était tous en train de crier. C'était comme si une bombe explosait", a raconté à la radio ABC, Amanda Fitzpatrick, propriétaire d'un hôtel près d'Innisfail.
Un autre résident, Des Hensler, a raconté s'être abrité dans une église avec de l'eau jusqu'aux chevilles. "C'était tout simplement effrayant. Je ne m'affole pas pour rien mais c'est vraiment le genre de chose qui fait trembler n'importe qui", a-t-il déclaré.
"Mes enfants et moi, on s'est réfugié dans l'entrée (de la maison) en nous recouvrant de matelas", raconte David Quinlan, également habitant d'Innisfail. "Le cyclone a arraché notre toit. Je suis un peu inquiet mais que pouvons-nous faire?", lance-t-il.
Les récoltes de canne à sucre, de bananes et de papayes de cette cité agricole ont également été détruites, représentant plusieurs centaines de millions de dollars de pertes, selon les autorités.
Un peu plus au sud, à Mission Beach, les déferlantes ont charrié du sable et des débris, jusqu'au seuil de certaines habitations, tandis que le front de mer de cette région touristique, point de départ pour la Grande Barrière de corail, est très endommagé.
Le cyclone a sans doute causé "la mort de presque tous les coraux qui étaient sur sa route", a indiqué à l'AFP le directeur scientifique du Parc maritime de la Grande Barrière, David Wachenseld.
"Tous les coraux durs, ainsi que les coraux mous ou les éponges... vivent accrochés au fond marin, tout comme un arbre est enraciné dans la terre. Ils essuient donc le choc de plein fouet", explique-t-il, précisant qu'il ne base pas ses affirmations sur des constatations qui n'ont pas pu encore être faites, mais sur son expérience des dévastations provoquées par le cyclone Ingrid l'an dernier.
Environ 50.000 habitations ou entreprises sont privées d'électricité, a indiqué un porte-parole d'Ergon Energy Cairns.
Le Premier ministre, John Howard, s'est déclaré "confiant" que la situation ne deviendra pas aussi chaotique que lors du passage de Katrina, qui a dévasté l'an dernier le sud des Etats-Unis, se félicitant que plusieurs milliers de personnes aient évacué les villes côtières avant l'arrivée du cyclone.
Publié le: 20/03/2006 à 08:15:23 GMT
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