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  la cote d,ivoire declare la guerre a la france.....
Message PubliĂ© : 12 Nov 2004 14:17 
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ou vice versa !!!........vous en dites quoi ???


Les violences antifrançaises se multiplient en Côte d'Ivoire, notamment dans la capitale commerciale Abidjan. Pour la deuxième journée consécutive, des milliers de jeunes loyalistes, certains armés de machettes, de haches et de bâtons sont descendus dimanche dans les rues, se livrant à des déprédations et pillages.

Au lendemain de la mort de neuf soldats français et d'un ressortissant américain dans un raid de l'armée ivoirienne à Bouaké (centre), quelque 400 militaires français sont arrivés dimanche en renfort à l'aéroport international d'Abidjan. Les soldats français en ont pris le contrôle samedi soir, après avoir détruit deux avions Soukhoï et cinq hélicoptères de l'armée ivoirienne, en riposte au bombardement gouvernemental quelques heures plus tôt.

Les soldats arrivés dimanche matin viennent renforcer les 4.000 militaires français déployés dans le cadre de l'opération Licorne. Leur priorité, explique-t-on de source française, est d'assurer la sécurisation des 14.000 ressortissants français en Côte d'Ivoire, alors que les "jeunes patriotes", partisans du président ivoirien Laurent Gbagbo, multiplient violences et pillages. Des établissements scolaires et commerces français ont notamment été pris pour cibles.

"Nous avions récupéré ce matin 80 personnes. Là, il y a environ une heure, c'était déjà 150. Nous faisons le maximum, nous sommes là pour eux", a déclaré dimanche en début d'après-midi sur France Info le colonel Henri Aussavy, porte-parole de l'opération Licorne. Une douzaine de personnes, selon des témoins, ont ainsi été évacuées par hélicoptère de l'hôtel Ivoire, un des principaux établissements d'Abidjan.

Plusieurs milliers d'émeutiers ont assiégé dimanche une base militaire française à Abidjan, et cherchaient, maison après maison, des familles étrangères en Côte d'Ivoire. Les militaires français ont dû ouvrir le feu au cours de la nuit de samedi à dimanche pour repousser des manifestants massés sur des ponts, l'aéroport international et la base militaire d'Abidjan, selon le colonel Aussavy.

Une foule en colère déferlait dans les rues d'Abidjan, érigeant des barricades et brûlant des pneus. "Nous sommes tous terrifiés et on tente de se rassurer mutuellement", expliquait par téléphone un ressortissant français, qui a requis l'anonymat. "L'ambassade nous a dit de rester chez nous", a-t-il ajouté.

"A la suite des développements militaires intervenus le 6 novembre, il est vivement recommandé à tout Français résident ou de passage en Côte d'Ivoire de s'abstenir de tout déplacement sauf absolue nécessité, de rester à son lieu de résidence, de se tenir informé et d'observer très attentivement les conseils donnés par le Consulat de France", a expliqué le ministère français des Affaires étrangères.

Les émeutiers étaient galvanisés par les chefs des "jeunes patriotes", qui ont exhorté la population à se soulever. "Nous vous demandons de descendre dans la rue", a demandé sur les ondes de la télévision publique Blé Goudé, chef d'une milice loyaliste.

Pascal Affi Nguessan, président du Front populaire ivorien (FPI, au pouvoir) a également demandé aux "jeunes patriotes, où qu'ils se trouvent, de descendre dans les rues et libérer la Côte d'Ivoire". Le président de l'Assemblée nationale ivoirienne Mamadou Koulibaly soufflait de son côté le chaud et le froid, affirmant que la Côte d'Ivoire était prête à un cessez-le-feu après avoir accusé, sur France Inter, Paris d'être de "connivence avec les rebelles".

"Cessons le feu sur le front et parlons", a-t-il lancé à la télévision nationale. Le président Laurent Gbagbo, a-t-il dit, est "ouvert à la discussion, aux négociations". Un peu plus tard, un porte-parole du chef d'Etat ivoirien annonçait que les troupes gouvernementales allaient se retirer des lignes de front. Mamadou Koulibaly a fait état d'une trentaine de morts, côté ivoirien, "occasionnés" par les soldats français, un bilan que "rien ne permet de confirmer ou d'infirmer", d'après le colonel Aussavy.

Samedi, le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé l'arrêt immédiat de toutes les actions militaires en Côte d'Ivoire et a confirmé que les casques bleus et les troupes françaises pouvaient utiliser "tous les moyens nécessaires" pour remplir leur mission.

Une réunion d'urgence du Conseil a été décidée après la violation du cessez-le-feu par l'armée gouvernementale ivoirienne qui a bombardé des positions rebelles et les forces d'interposition françaises à Bouaké.

Source: Yahoo! Actualités


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Message PubliĂ© : 12 Nov 2004 14:39 
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la premiere source date de la semaine derniere, celle est d,hier dans le courrier international/


Les Français pris dans l'engrenage de la guerre

La reprise des hostilités marque l'échec de la médiation française en Côte-d'Ivoire. De plus, l'attitude de l'ancienne puissance coloniale n'est pas exempte d'interrogations et de critiques dans la presse africaine.



Evacuation de ressortissants français à l'aéroport d'Abidjan - AFP

La Côte-d'Ivoire sombre irrémédiablement dans la violence, verbale et physique, militaire et civile. La guerre a repris ses droits depuis le 4 novembre, à la suite des attaques aériennes des forces loyalistes du président Gbagbo contre des positions tenues par les ex-rebelles [qui contrôlent le nord du pays]. La France, qui est intervenue depuis le début de la guerre civile et qui a obtenu un mandat des Nations unies en tant que force d'interposition pour appliquer les accords signés par toutes les parties belligérantes, est de plus en plus contestée sur le terrain. Sa riposte militaire à la mort de neuf de ses soldats lors du bombardement de leur cantonnement par les forces aériennes ivoiriennes n'a fait qu'alimenter un ressentiment antifrançais exacerbé par les médias d'Abidjan. Face à l'embrasement de la situation, Paris a commencé à évacuer ses ressortissants le 10 novembre.

Les Nations unies, l'Union africaine et les organisations de la sous-région s'impliquent de plus en plus en vue de trouver une voie de sortie à la crise. Le président sud-africain Thabo Mbeki s'est rendu à Abidjan le 9 novembre, "à la tête d'une mission de l'Union africaine pour tenter de résoudre la crise après trois jours de violences à travers le pays", rapporte le quotidien sud-africain Cape Times. Thabo Mbeki s'est entretenu pendant trois heures avec son homologue ivoirien Laurent Gbagbo, précise le quotidien gouvernemental ivoirien Fraternité Matin, qui cite les propos du chef d'Etat sud-africain à l'issue de la rencontre : "Je suis heureux de constater les progrès constants réalisés par le président Gbagbo et son gouvernement dans la mise en œuvre des accords conclus à Marcoussis et à Accra."




Lundi 8 novembre, le commandement militaire ivoirien s'était entendu avec les généraux français pour restaurer l'ordre, rappelle The Guardian. Mais, pour ce journal nigérian, "alors que Gbagbo et les hauts responsables ont appelé à la fin des troubles, les médias d'Etat ivoiriens ont continué à diffuser des discours anti-Français de leaders accusant le président français Jacques Chirac de vouloir renverser Laurent Gbagbo". Par ailleurs, les médias indépendants, d'opposition ou ouverts au dialogue, ont été mis à sac par des partisans du président, les "jeunes patriotes".

Si la communauté internationale condamne dans son ensemble la reprise des hostilités par le camp Gbagbo, des critiques et interrogations concernant l'attitude de la France apparaissent dans la presse de la région. Ainsi, Le Messager de Douala, quotidien camerounais, s'interoge sur le bilan de l'intervention militaire française, "un bilan loin d'être exhaustif". "Quels dégâts les représailles françaises ont-elles causé, côté ivoirien ? Les médias français, d'habitude très prompts à égrener des bilans morbides lorsque l'actualité ivoirienne leur en offre l'occasion, sont restés étrangement muets sur le sujet, depuis le dimanche 7 novembre. Il semble pourtant qu'il y aurait des choses à dire", observe le journal.

Le Messager rapporte des données partielles établies par des ONG. D'après le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), il y aurait eu "plus de 500 blessés", notamment parmi les civils ivoiriens. Quant aux pertes en vie humaines, "le nombre reste approximatif, mais l'on peut craindre qu'il soit également lourd", estime le CICR, alors que "des sources ivoiriennes parlent de plusieurs dizaines de morts", rapporte Le Messager. Mais il faut préciser que les Français ne sont pas responsables de tous ces décès.

Le quotidien camerounais a interviewé l'un des critiques les plus virulents de la politique africaine de la France, François-Xavier Verschave. Cet écrivain et journaliste français est pessimiste "quant à l'évolution de la crise ivoirienne", note Le Messager. Verschave inscrit la situation en Côte-d'Ivoire dans le cadre de la "Françafrique", les réseaux africains de la France. "Gbagbo se serait accommodé de la Françafrique si elle l'avait laissé tranquille. Mais Chirac, Sarkozy, Bouygues et tutti quanti pensaient paresseusement que la Côte-d'Ivoire devait rester leur propriété. Ils ont profité des excès de certains fans de Gbagbo pour favoriser une guerre civile." Reste qu'à présent "on en est à un stade de tension où tout peut s'enclencher sans même que quelqu'un l'ait vraiment décidé : accrochages, embuscades, bavures, attentats, pogrom, 'fureur populaire', etc." Et Verschave de commenter : "Le scénario irakien peut se rejouer très bientôt en Côte-d'Ivoire, avec les Français dans le rôle des Américains."

L'action de la France est également mise à mal dans une lettre ouverte au secrétaire général de L'ONU, Kofi Annan, signée par une quinzaine d'intellectuels burkinabés. Le Burkina Faso, voisin septentrional de la Côte-d'Ivoire, est accusé par Laurent Gbagbo de soutenir les ex-rebelles, avec l'assentiment de Paris. Certes, les intellectuels burkinabés "condamnent toutes les formes d'intolérance et en particulier l'ivoirité", concept raciste utilisé (entre autres) par les partisans du président Gbagbo, rapporte L'Observateur paalga, quotidien de Ouagadougou. Mais ces mêmes intellectuels dénoncent l'"intervention brutale, injuste, révoltante autant que meurtrière de l'armée française".

A l'instar des autoirités ivoiriennes, ils soutiennent la thèse que la mort de neuf soldats a servi de "prétexte", d'autant plus que "des bavures de ce genre, la France en a été coutumière sur tous les conflits où elle a été engagée". Et les signataires de poursuivre : "Monsieur le secrétaire général, si la France avait un souci d'équité et de préservation de l'ordre constitutionnel en Côte-d'Ivoire, elle aurait partagé équitablement ses réactions brutales en amenant les rebelles à rentrer dans le rang. En ne réservant la violence qu'aux loyalistes, elle a montré le camp dans lequel elle se trouvait, elle a montré que si des Etats ont continué à aider impunément les rebelles après avoir tenté de renverser le régime légal ivoirien, c'est parce qu'ils avaient sa caution." On l'aura compris : outre la France, cette lettre vise "des pays comme le Burkina Faso et le Liberia".

Philippe Randrianarimanana


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Message PubliĂ© : 12 Nov 2004 15:37 
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quelle est l'histoire de sous la-dessous? :?: :shock:


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Message PubliĂ© : 12 Nov 2004 19:41 
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les armes ma chere Vriq, les armes...
(n'oublions pas que le pays des droits de l'homme est le premier vendeur d'armes au monde)
Et puis dans une société telle que la cote d'ivoire, els affaires de gros sous ne manquent pas, la corruption est omniprésente (elle peut différer de chez nous, c plus de la coutume qu'une volonté d'extroquer).

Ptite remarque qd mm : il est interdit de copier coller depuis le site de courrier international étant donné que les articles deviennent payants apres une semaine de dispo. C'est pas que je suis de la police ou que j'ai l'habitude de respecter ca, mais j'ai trop de respect pour C.I. pour le leur faire. Achetez le c excellent (non non je travaille pas chez eux)

merci qd mm pour soulever ce probleme.
et vive la france :?


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Message PubliĂ© : 12 Nov 2004 20:20 
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oups excusez le copier coller alors.......est ce vraiment interdit ou deconseiller ???? et tous les cop_ coll, venant du monde , libe, et j,en passe !!!!! et vive la france :mrgreen:


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  LTD
Message PubliĂ© : 12 Nov 2004 21:43 
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Salut LTD

Je partage ton point de vue sur les motifs réels du conflit en Côte d'Ivoire.
cependant, es-tu certain que la France soit le 1er vendeur d'armes au monde? Je suis sûr que ce sont les Etats Unis et de loin (de part la production et l'exportation).

Enfin ce "détail" est tout de même triste: le business, les armes, la guerre...

Julien


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Message PubliĂ© : 12 Nov 2004 22:00 
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La France est le 3e marchand d'armes au monde apres les Etats Unis et l'Angleterre. Les Russes ne sont pas loins derriere. Peut etre meme ont ils maintenent depasse les francais. Ce classement est en volume.


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Message PubliĂ© : 12 Nov 2004 22:24 
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La petite Belgique n' est pas trop mal placée non plus pour ce qui de la vente d'armes en Afrique :evil:


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Message PubliĂ© : 12 Nov 2004 23:25 
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Dégouté mon message a buggé...

Donc je résumé:
La France est "un des plus gros vendeurs"
par rapp aux Russes : on vend plus cher nos missiles car Hightech, les russes vendent plus des armes de base, donc gros volume mais petite valorisation.
par rapp aux anglais : vu qu'on vend nos missiles avec eux via EADS, il est diff de comparer...
par rapp aux ricains : le ricains sont des PRODUCTEURS. ils ne produisent pas à la base pour vendre. Qd ils vendent, c'est plus stratégique que financier: renversement de régime (Iran, Nicaragua...), choper le pétrole (Iran, Vénézuela, Nigéria) ou autres richesses (drogues en Colombie/Pérou/Bolivie/Afghanistan), ...
ils restent les numéros 1, mais le but pour eux n'est pas la vente en elle meme.

Contrairement Ă  nous la France qui produisons pour le pognon, et ca quasi exclusivement. C'est bcp plus cynique Ă  mon gout.

Pour la Belgique, forcément elle fait comme la France à petit niveau, a savoir mettre à profit ses relations établies au temps de l'impérialisme à grande échelle...

Vive le monde meilleur de 2004, youpi!
ou plutot allons retourner sur la plage boire une 4X oublier toutes ces merdes....


(PS pour le copycoll: forcément ya droit d'auteur , surtout que ca vient d'une revue commerciale, article vendue en presse cette semaine pour 3€ et qui sera payant sur internet a partir de mercredi. C la mm loi que les MP3 mais il y a impunité en général. D'ailleurs si tu as acheté le courrier de cette semaine, il y a une note sur un cas similaire au début.
Enfin on est entre nous sur FDU et c pour l'interet général donc no worries t'as bien fait)


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Message PubliĂ© : 13 Nov 2004 00:29 
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On fait encore mieux qu'en France ... on vend officiellement des armes au pouvoir népalais et on construit en douce des usines au Kenya pour sous-traiter la fabrication d'armes et de munitions ensuite vendues en Afrique... Quand je dis on c'est la FN Herstal pour ne pas la nommer, un des trucs les plus pourris qui soient :evil:

Pour la Côte d'Ivoire, plus que les armes, il y a la guerre du cacao. Non ce n'est pas une blague! Premier producteur mondial du cacao! Le café pose aussi problème mais dans une moindre mesure. Imaginez si le pays se développait de manière à pouvoir négocier les cours du cacao et du café dans son intérêt :mrgreen: Et qui dit plus de troubles dit hausse des prix et donc bénéfices pour certaines grandes entreprises ... comme ... mmmm... Laissons leur l'anonymat 8) et le Ghana voisin, second exportateur mondial!!! Quand aux habitants du plus grand pays consommateur du monde, les Etats-Unis (tiens, ils sont dans cette histoire???) ils ne verront pas la différence de prix (98% de la conso mondiale quand même!). Nous non plus d'ailleurs, du moins à court et moyen terme. J'ai eu un cours passionnant là-dessus. Depuis je boycotte à peu près tout :( C'est assez pertubant d'entendre parler de cacao pendant 3 heures alors que l'intitulé du cours est "gestion des conflits" :?
Pensez-y quand vous mangez du chocolat!
Bon allez, je dénonce : "sur le plan mondial, seulement 6 transnationales contrôlent 80% de la distribution de masse des principales marques de chocolat. Il s'agit de Mars(Masterfoods), Hershey, Phillip Morris, Nestlé, Cadbury-Schweppes et Ferrero. Ces entreprises peuvent contrôler toutes les étapes de la chaîne du cacao, dont la transformation et la fabrication de chocolat, ou encore concentrer leurs activités sur la fabrication. Dans l’une ou l’autre des situations, tous leurs profits sont conservés à l’intérieur de leurs filiales." (source equiterre)

Citer :
Le cacao au plus haut en raison des troubles en CĂ´te d'Ivoire
(AFP 08/11/2004)

LONDRES (AFP) - 08/11/2004 11h01 - Les prix du cacao ont fortement progressé lundi matin à Londres pour grimper à leur plus haut niveau depuis trois mois en raison des troubles et violences en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de fèves.

Sur le Liffe, le marché à terme de Londres, le prix du cacao livraison décembre valait 1.002 livres la tonne vers 10H20 GMT, contre 913 livres vendredi soir.

Le cours du cacao a grimpé jusqu'à 1.019 livres la tonne dans la matinée, soit un bond de 11,6% par rapport à la clôture de vendredi. Il n'a plus évolué à ces niveaux depuis le 31 août.

A New York, le cours du cacao a terminé la séance de vendredi à 1.633 dollars la tonne, son plus haut niveau depuis le 1er septembre.

"Depuis vendredi, les fonds spéculatifs ont accru leur présence sur le marché en raison de la détérioration de la situation en Côte d'Ivoire, pays qui semble être au bord d'une nouvelle guerre civile", ont expliqué les analystes de la maison de courtage Sucden.

La situation en Côte d'Ivoire a brutalement dégénéré samedi, neuf soldats français ayant été tués dans des bombardements gouvernementaux, entraînant une riposte des forces françaises suivie d'accrochages avec l'armée ivoirienne et de violences anti-françaises.

Un calme précaire semblait être revenu à Abidjan après deux journées de pillages et de violences antifrançaises, alors que Paris a renforcé son dispositif militaire, portant à plus de 5.000 hommes ses forces engagées en Côte d'Ivoire.

"L'inquiétude sur le marché aujourd'hui porte sur l'acheminement des récoltes" et non pas sur le volume de cacao disposnible, a expliqué Ann Prendergast, analyste de la maison de courtage Refco.

Selon elle, les intervenants redoutent que les troubles et opérations militaires se traduisent par un blocage des routes empêchant les paysans d'acheminer leur récolte vers les ports d'exportation.

Toutefois, a-t-elle rappelé, "il faut se souvenir que le conflit armé qui avait duré cinq mois en 2002/03, n'avait pas réduit de façon significative l'approvisionnement en cacao".


Petite explication quand même parce qu'à première vue on pourrait se dire que si le prix augmente, les agriculteurs sont mieux payés. Et bien non, au contraire.

Citer :
Ces sombres perspectives s’accompagnent d’un véritable chaos au sein de la filière café-cacao, la sève nourricière de l’économie nationale.

Main basse sur le cacao

L’image est forte dans cette Côte d’Ivoire où chaque franc est devenu indispensable à la survie quotidienne. Elle traduit, à elle seule l’état de délabrement et de désarroi d’une filière qui a construit la Côte d’Ivoire. En choisissant cette extrémité qui consiste à sacrifier par le feu une partie du fruit de leur labeur, les planteurs veulent, à l’évidence, manifester leur déception face à la gestion de leur filière.
De fait, la politique menée par le chef de l’Etat et son clan a consisté à vider la reforme de la filière de sa substance. Au lieu de mettre en place des structures qui œuvrent à l’amélioration des revenus du paysan, ils se sont lancés dans un partage sans honte des postes de responsabilités. Au point que certains observateurs n’ont pas manqué de remarquer qu’avec la libéralisation, un monopole privé avait remplacé celui public de la CAISTAB. Ainsi, toutes les structures de la filière sont dirigées par des proches du chef de l’Etat.
La BCC (Bourse du café et du cacao) est revenue à Lucien Tapé Do et l’ARCC (Autorité de Régulation du café et du cacao), à Placide Zoungrana, ancien responsable à l’Agriculture du FPI (parti présidentiel). Sansan Kouao, pilier du FPI à l’Est, est vice-Président de l’ANAPROCI (Association nationale des producteurs de café et de cacao) et aussi le tout puissant Président du Comité des sages de la filière. Il a beaucoup d’influence sur le Président du FDPCC (Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café et de cacao), Henri Amouzou Kassi. Par ailleurs, ce dernier a aussi été Secrétaire exécutif du SYNAGCI (Syndicat national des agriculteurs de Côte d’Ivoire), dirigé alors par Léon Monnet Emmanuel, actuel ministre (FPI) des Mines et de l’Energie.
Le gros lot, le chef de l’Etat l’a décroché en réussissant à prendre le contrôle du FRC (Fonds de régulation et de contrôle), la caisse centrale de la filière. Il a mis à la tête de cette structure financière deux de ses fidèles, Angèle Kili Zilahon (PCA) et Firmin Kouakou (Directeur général).
Cette foire à l’enrichissement a, bien sûr, un coût pour les planteurs. La Banque Mondiale a attiré l’attention du gouvernement sur cette ponction qui atteint neuf milliards de FCFA contre seulement 4,5 milliards pour l’ex-CAISTAB. Elle n’a pas été écoutée. Et pour cause très vite, les effets de la gabegie deviennent visibles. Le FRC qui devait assurer les paysans contre les fluctuations des cours mondiaux a utilisé leur épargne (plus de 250 milliards) à d’autres fins.
La BCC est incapable de garantir un prix d’achat bord champ rémunérateur. Des milliards sont dilapidés au titre du financement des coopératives. Pour n’avoir pas suivi les recommandations des experts qui demandaient un programme de ventes anticipées à la moyenne, le pouvoir fait subir au paysan ivoirien un différentiel d’achat de plus de 50 % au profit de son voisin ghanéen. Sur l’ensemble de la production (1,3 million de tonnes), cela représente un manque à gagner de près de 300 milliards (avec le prix d’achat bord champ de 390 F/kilo).

Kesy B. Jacob

© Copyright Le Patriote


Citer :
Les producteurs, isolés et n’ayant pas d’accès direct à l’information, retirent peu de cette situation, comparativement aux exportateurs locaux qui continuent d’acheter les fèves à faible prix pour les revendre à un prix élevé. Les producteurs reçoivent souvent pour leur cacao moins de la moitié du prix payé à la bourse (xxiii).
(source equiterre)

Et de toute façon, où est le problème??? Pourquoi croyez-vous que l'on remplace peu à peu le beurre de cacao par de la graisse végétale???

Et pour plus d'indos http://www.equiterre.org/equitable/informer/cacao.html et google :wink:





Le monde il est beau il est gentil :D Le monde il est beau il est gentil :D Le monde il est beau il est gentil :D


Dernière édition par Nejma le 15 Nov 2004 17:22, édité 1 fois.

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Message PubliĂ© : 13 Nov 2004 15:28 
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Dernière édition par KmL le 10 Fév 2005 19:13, édité 1 fois.

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  Viols
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Savez vous chers amis de Down Under que cette "guerre" nous fait retourner un siècle en arrière ! Il est regrettable et le mot est faible d'apprendre que les patriotes ivoiriens se sont livrés ces derniers jours à des viols, parfois collectifs, sur des femmes, des personnes agées et le pire des enfants sous prétexte qu'ils étaient blancs et qu'il fallait, je cite "casser du blanc".
Rien ne peut pardonner cela et des personnes que l'on aurait pu croire civilisées, sont (re ?) devenues sauvages !
Les guerres fratricides ou inter ethnies sont déjà pathétiques mais là ce n'est qu'un exemple de plus dans la confiance que l'on peut avoir en eux.
J'ai l'horrible impression d'écrire un texte raciste là ou condescendant mais que penser par rapport à la situation ? Je suis révoltée par leurs agissements, mais il y a tellement de corruption, de non respect des droits de l'homme (ailleurs aussi je sais bien) !

:( Agnès


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Message PubliĂ© : 15 Nov 2004 19:09 
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Completely agree with you! Surtout que le prétexte (colonialisme) est totalement fallacieux et que rien ne peut excuser ces agissements, quels que soient l'origine et le contexte, socio-économique dans ce cas, du conflit et des belligérants.
Agnès, ton intervention n'a rien de raciste ou de condescendant, elle est simplement non politiquement correcte :mrgreen:

Citer :
Courrier de l'Unesco 2001
Une terre empoisonnée par la xénophobie
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Theophile Kouamouo, journaliste indépendant franco-camerounais.

La Côte-d’Ivoire, hier florissante, a accueilli jusqu’à 30% d’étrangers. A l’heure de la récession, beaucoup d’Ivoiriens veulent se replier sur des parcelles… que ces étrangers ont souvent mises en valeur.

«Désormais, je me méfie même de mes amis d’enfance, de mes anciens partenaires de football», déplore Mamadou Ouedraogo. Agé de 37 ans, il a passé toute sa vie à Asse, un petit village au milieu de terres fertiles, à l’est de la Côte-d’Ivoire. Mais ses parents venaient du Burkina Faso voisin.
Ici, tout a commencé, au début de l’année 2001, par une altercation entre un jeune Ivoirien et un gardien de nuit burkinabé, au marché de Bonoua, la principale ville du département. Une rumeur s’est aussitôt propagée: «l’étranger» aurait tué «le fils du pays», c’est-à-dire un membre de l’ethnie locale — les Abourés —, sous-ensemble du grand groupe Akan qui vit en Côte-d’Ivoire et au Ghana. Saisis d’une violente fièvre xénophobe, les «autochtones» ont détruit les biens de ceux qu’ils appellent les «allogènes».
«Ils ont attaqué le quartier burkinabé, détruit et brûlé nos boutiques, défoncé nos barriques d’huile», raconte Ousmane Sawadogo, le vieux chef de l’importante communauté burkinabée de la région.
Traumatisés, plusieurs centaines d’étrangers — principalement des Burkinabés et des Maliens — ont cherché refuge dans leur pays d’origine ou dans d’autres régions ivoiriennes plus hospitalières. Le roi de Bonoua a enjoint les immigrés d’«abandonner la culture de l’ananas», principale ressource du département. «Plusieurs jeunes Abourés ont fait le tour des plantations et ont vérifié si les étrangers qui n’étaient pas partis poursuivaient ces cultures. Si tel était le cas, ils plantaient des piquets sur lesquels ils accrochaient des morceaux de tissu rouge. Puis, ils revenaient saccager les champs», raconte Boukari Sawadogo, le fils d’Ousmane.

L’administration française encourageait l’arrivée de migrants
Bonoua n’est pas un cas isolé. Les conflits fonciers opposaient, dans le passé, autochtones et Ivoiriens venus d’autres régions. Aujourd’hui, ce sont les conflits entre nationaux et étrangers qui sont la cause la plus fréquente des violents affrontements. Fin 1999, plus de 20 000 Burkinabés ont quitté, par cars entiers, la région de Tabou, dans le sud-ouest du pays, à la suite d’un contentieux entre un immigré et un paysan de la région, concernant le titre de propriété d’une terre, qui a dégénéré en un affrontement meurtrier.
A Blolequin, dans l’extrême ouest, les mêmes causes ont produit les mêmes effets: six personnes, dont un gendarme, sont mortes lors d’incidents au début de l’année 2001. L’administration a toutefois maintenu les étrangers sur place, contre l’avis des élus locaux et malgré les protestations de la population.
Comment expliquer cette poussée de xénophobie au «pays de l’hospitalité», selon les paroles de l’hymne national? Jusqu’à la fin de la période coloniale, en 1960, l’administration française encourageait l’arrivée de migrants en provenance du Sahel pour développer l’agriculture.
Sous le long régime de Félix Houphouët-Boigny, le «père de la nation» ivoirienne, le mouvement s’est poursuivi. «La terre appartient à celui qui la met en valeur», proclamait le «président-planteur», venu à la politique par le syndicalisme agricole. «Il n’aurait jamais été possible de faire de la Côte-d’Ivoire le premier producteur de cacao au monde avec la seule main d’œuvre ivoirienne», souligne Jean-Paul Chausse, un expert de la Banque mondiale.
Aujourd’hui, les étrangers représenteraient 26 % de la population du pays, selon les chiffres officiels, plus de 35 %, selon d’autres estimations. C’est l’un des taux les plus élevés au monde. Pendant la période de prospérité qui s’est achevée, pour ce fidèle allié du bloc occidental, avec la fin de la Guerre froide, la cohabitation a été plutôt paisible. Elle s’est dégradée avec la récession. La réussite des nouveaux arrivés irrite les «maîtres de la terre».
«Ils disent que nous sommes devenus riches, que nous avons de grosses voitures et que nous ne les respectons plus. Ils disent qu’ils ne veulent plus nous voir avec leurs filles: si un étranger est surpris avec une Abourée, il doit payer une amende de 150 000 FCFA (1 500 F)», explique Boukari Sawadogo. «Avant, les Burkinabés ne revendiquaient rien, ils acceptaient de travailler pour nous», bougonne Niamkey Eloi, planteur ivoirien vivant à Asse.

Saturation foncière
Avec la crise économique et la rigueur imposée par les institutions financières internationales, bon nombre d’Ivoiriens ne trouvent plus de travail en ville, dans l’administration ou dans le secteur privé. Ils se replient vers la terre. «On observe alors un fait nouveau, dû à la saturation foncière: c’est la concurrence pour l’accession à la terre. Aujourd’hui, beaucoup de pères ne lèguent qu’un ou deux hectares à leurs enfants, parce qu’ils ont déjà vendu la plus grande partie de leur patrimoine», explique Jean-Paul Chausse. L’extension des villes et la déforestation amplifient le phénomène.
A Bonoua, en pays Akan, la règle du matriarcat complique la situation. «Des jeunes gens déscolarisés, qui reviennent au village, découvrent que les terres de leurs parents sont entre les mains de leurs oncles maternels, qui en sont les héritiers selon le droit coutumier. Ils ne l’acceptent pas, mais ne peuvent se retourner contre leurs oncles. Ils reportent alors leur agressivité contre les étrangers à qui les terres ont été louées», analyse la sous-préfète, Julie Aka Sonoh.
C’est dans ce contexte social explosif, que le successeur de Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, renversé à la fin de 1999 par un coup d’Etat militaire, lance le concept d’«ivoirité».Volonté de créer une identité commune à la soixantaine d’ethnies du pays pour les uns, repli nationaliste pour les autres, l’«ivoirité» a aussi une fonction politique immédiate: elle doit servir à écarter de la compétition électorale le rival le plus sérieux, ancien protégé, lui aussi, du «père de la nation»: Alassane Ouattara. Economiste et ex-premier ministre, il est né en Côte-d’Ivoire, mais a étudié au Burkina Faso voisin et a travaillé pour le compte de ce pays.
A Abidjan, le débat politique se focalise sur la question des étrangers. Accusés d’être la cinquième colonne du Rassemblement des républicains (RDR), le parti d’Alassane Ouattara, ils servent de boucs émissaires lors de la tumultueuse campagne électorale qui suit le renversement du général Gueï, en octobre 2000.
Dans les campagnes, la question foncière reste explosive. Elu président, Laurent Gbagbo, le leader du Front populaire ivoirien (FPI, social-démocrate), veut désamorcer cette bombe. Pour y parvenir, il fait appliquer le code foncier rural déjà voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 1998. Selon ses dispositions, les nationaux sont propriétaires des terres, les étrangers peuvent cependant les exploiter.
La loi s’inspire largement des différents droits coutumiers selon lesquels, le plus souvent, comme l’explique Jean-Paul Chausse, «la terre appartient aux ancêtres. On peut donc vendre le droit d’accès, mais pas le sol. Dans le Sud-Ouest, par exemple, l’accès au foncier est plus facile. Les étrangers ont pu négocier quelque chose qui s’approche de la propriété privée».
Désormais, les étrangers ayant acquis des terres en bénéficient jusqu’à leur décès; par la suite, leurs enfants peuvent les exploiter en payant un loyer à l’Etat. Le président burkinabé, Blaise Compaoré, s’est récemment inquiété de cette loi, qui pourrait déposséder ses compatriotes des terres qu’ils ont mises en valeur. «Cette législation a de bons côtés et d’autres dangereux. Elle a pour ambition de clarifier les choses et de provoquer des arbitrages. Appliquée vertueusement, elle peut régler bien des problèmes. Si elle est dévoyée, elle peut envenimer les tensions», précise Jean-Paul Chausse.


Courrier de l'Unesco, même année

Citer :
Driss El Yazami*:
En Afrique noire, les pouvoirs manipulent l’«ethnicisme»

Au début des années 70, le nombre de réfugiés en Afrique noire avoisine les 700 000 personnes. Vingt ans plus tard, il dépasse les six millions1. Près d’un réfugié sur trois dans le monde est aujourd’hui africain. Et pour avoir une idée de l’ampleur des déplacements forcés et de la déstabilisation des populations, qui ont frappé l’Afrique durant ces dernières décennies plus que toute autre région du monde, il faut y ajouter les déplacés internes (autour de sept millions) et les flux, traditionnels ou nouveaux, d’immigration économique, que l’on a peine à cerner.
C’est dans ce contexte qu’il faut situer les crises xénophobes qui ont touché plus d’un pays d’Afrique noire (voir encadré ci-dessus). Plus que les sécheresses périodiques, qui jettent sur les routes de l’exil des centaines de milliers de personnes, ce sont donc les évolutions géopolitiques internes aux Etats et entre les Etats, qui sont à l’origine de ces transferts de populations et des violations des droits de l’homme auxquels ils donnent lieu.
Bien évidemment, l’arrivée massive et brusque de centaines de milliers d’étrangers dans un pays africain voisin, qui nourrit difficilement sa population, peut être source de tensions et de rejet. Pourtant, ce qui frappe, c’est la générosité de fait des pays africains de premier asile. Ainsi, dans les années 1990, la Guinée et la Côte-d’Ivoire ont reçu, ensemble, plus d’un million de personnes chassées par les conflits internes du Libéria et de la Sierra Leone. Dix ans plus tard, la majorité d’entre elles n’a toujours pas pu regagner son pays d’origine ni trouver une terre d’asile définitive.
Ces deux conflits sont, dans une grande mesure, emblématiques. On y trouve, comme souvent, une «facette ethnique», mais aussi la volonté de contrôle de ressources économiques, qui est à l’origine des conflits et finance l’affrontement: la contrebande de bois (Libéria) et le trafic de diamants (Sierra Leone), avec la complicité active de sociétés internationales.
Dans les deux cas, les protagonistes, soutenus par des parties étrangères, Etats voisins ou même éloignés, font déborder le conflit hors du territoire national, les camps de réfugiés servant de points d’appui pour de nouvelles revanches. Le climat d’insécurité qui y règne souvent, l’éloignement de toute perspective d’installation définitive dans un pays d’accueil plus riche, le désintérêt, voire le désengagement de la communauté internationale – contrairement, par exemple, au Kosovo ou au Timor oriental –, nourrissent à leur tour l’esprit de revanche et facilitent l’embrigadement pour une relance des conflits… et de nouveaux exodes.
Plus qu’à une «fatalité ethniciste», c’est donc à cette déstabilisation profonde des populations qu’il faut rapporter la xénophobie africaine. Les Etats, fragiles dès leur création, car leurs territoires nationaux ne correspondent que rarement aux réalités historiques et culturelles, le sont en plus par la corruption et leur incapacité à assurer un développement. Après les «conflits par pays interposés» de l’affrontement Est-Ouest, les nouveaux conflits, instrumentalisés par des Etats africains plus puissants que les autres, exploitent la dimension ethnique et lui donnent une charge de haine et de rejet, qui est loin d’être spontanée. C’est, en fin de compte, «la conquête du pouvoir», pour laquelle «s’affrontent souvent sans merci… les groupes, les tendances et les clans»2, qui actionne ce ressort identitaire.
Ainsi maquillés en «guerres tribales», ces conflits et leurs cortèges de violations et de haines peuvent alors perdurer sans que la conscience internationale ne s’en ressente ni profondément émue ni réellement responsable. Le génocide au Rwanda, qui puisait aux mêmes origines, en apporta la preuve la plus cruelle.

* Secrétaire général de Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).



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1. Les réfugiés dans le monde 2000, HCR-Editions Autrement, Paris, 2000.
2. GĂ©odynamique des migrations internationales, Gildas Simon, PUF, Paris, 1995.



Pas beaucoup de changement depuis :(


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Message PubliĂ© : 15 Nov 2004 19:19 
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Message(s) : 474
Localisation : Northern beaches since 2003
et puis il y a toutes les magouilles financieres type ELF etc... qui n'aident ni le pays ni a clarifier les relations juridiques!


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