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  Les Français expatriĂ©s en Oz : excellente interview...
Message PubliĂ© : 25 Oct 2013 21:28 
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Les Français expatriés en Australie : excellente interview...

http://www.lepetitjournal.com/sydney/co ... ifferentes

"...Sydney, Australie.

THIERRY MARIANI - "'Expatrié' est un mot qui regroupe des réalités bien différentes"

Thierry Mariani, l’actuel député des Français établis hors de France, s'est rendu pour quelques jours en Australie. Il en a profité pour rencontrer des ressortissants et acteurs politiques, économiques et sociaux français à Sydney et Melbourne, il répond aux questions de lepetitjournal.com .

Lepetitjournal.com de Melbourne: Vous avez tenu deux permanences, à Sydney et à Melbourne, quelles sont les préoccupations de la communauté française?

Thierry Mariani : La communauté française est, en général, bien intégrée dans ce pays à la situation économique favorable, où les problèmes sont limités. Quand je fais le bilan de ces rendez-vous, les problèmes touchent principalement l'enseignement, mais comme cela est souvent le cas dans ces zones (Asie - Pacifique).

Sinon, il s'agit de problèmes administratifs avec la France, de visas pour certains ou de projets d'entreprises pour d'autres.

Dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement justement, quels sont les projets pour lesquels vous oeuvrez?

Tous les expatriés, surtout ceux qui sont temporaires et enchaînent plusieurs postes à l'étranger, ont besoin d'avoir un système qui permet à leurs enfants de passer d'une école à une autre quel que soit le pays en suivant le même cursus. Nous avons toujours des écoles dans les capitales ou les grandes villes principales, comme le très bon lycée Condorcet français de Sydney, et, si possible, également dans des grandes villes secondaires. L'Australie est un bon exemple où l'Etat français ne peut malheureusement pas investir dans un nouveau lycée.

D'autres propositions sont faites. A Melbourne, avec Madame la Consule (générale honoraire Myriam Boisbouvier-Wylie), j'ai consacré ma matinée aux trois écoles où le français est enseigné. Je suis ainsi allé au Caulfield Junior College voir les classes alternées bilingues en français et en anglais, puis au Glen Eira College, avec son système de scolarité par le CNED (Centre National d'Éducation à Distance). Je me suis également rendu au Camberwell Primary School visiter deux classes qui bénéficient du label France et dans lesquelles de nombreux jeunes Australiens se frottent aux Français.

Un nouveau projet, quant à lui, ouvrira ses portes dans quelques mois. Il s'agit de l'Auburn High School, porteur d'avenir pour la communauté française (Lire les articles sur la scolarité française à Melbourne, en fin d'article, ndlr) Quatre formes de scolarisation donc, qui correspondent à des besoins différents et sont toutes aujourd'hui nécessaires.

À l'image du nouveau projet de Melbourne, le développement d'établissements scolaires prenant en compte la bi-nationalité des écoliers, et non plus franco-français, est-elle la solution et l'avenir de l'éducation des Français à l'étranger?

Cette solution est valable pour les expatriés qui sont là de manière durable, voire définitive. Mais pour ceux mutés par exemple trois ans à Melbourne, puis quatre ans à Lagos, et deux ans à San Diego, vous ne pouvez pas être totalement immergés dans le système australien, puis dans celui nigérien, puis dans celui américain! On a aussi besoin d'écoles qui suivent un cursus régulier homologué en France. "Expatrié" est un mot qui regroupe des réalités bien différentes: certains vont enchainer les Contrats à Durée Déterminée dans différents pays, d'autres vont s'installer de façon permanente à l'étranger.

L'essentiel est d'avoir le choix : Lorsque le projet avec l'Auburn High School sera achevé, on aura une palette complète de propositions.

Suite à la suppression de la PEC (prise en charge des frais de scolarité pour les Français à l'étranger), le budget des bourses a augmenté, avez-vous noté une augmentation des bourses allouées aux Français d’Australie?

Le budget des bourses n'a pas réellement augmenté. Officiellement, le budget de la PEC désormais supprimée devait être reporté sur celui des bourses. Or, seule une partie a été reversée: En 2012, 93,6 millions d'Euros étaient alloués aux bourses, et 31,9 millions d'Euros à la PEC. Soit un total de plus de 125 millions d'Euros. Or, le nouveau budget (2013) regroupant bourses et ancien budget de la PEC n'est que de 110 millions d'Euros, soit 15 millions, ou 12% de l'aide à la scolarité, supprimés !

D'où le double langage de la majorité : le Parti Socialiste a raison lorsqu'il dit que jamais les bourses n'ont été aussi élevées; mais en parallèle, jamais l'aide à la scolarité n'avait été baissée !

Le Gouvernement a annoncé un basculement du budget de la PEC vers celui des bourses sur une période de trois ans, période qui n'est pas arrivée à terme...

Il est vrai qu'au budget de cette année, 8 millions d'Euros ont effectivement été ajoutés aux bourses, mais très curieusement, c'est exactement la même somme qui a été retirée de l'entretien du réseau scolaire ! Soit 8 millions manquants pour la construction ou la rénovation du réseau français à l'étranger! (cf. Le budget 2014 de l'État français en matière d'action extérieure)

Une fois de plus, l'aide à la scolarité en 2014 pour les Français de l'étranger sera de 12,5% de moins qu'en 2012... Comme c'était déjà le cas cette année !

Lors de ce déplacement en Australie, vous avez participé aux deux galas des Chambres de Commerce et d'Industrie (à Sydney et à Melbourne), l'opportunité de rencontrer de nombreux acteurs économiques. De nouveaux projets ont-ils été lancés ?

Non aucun. Le Président de la FACCI du New South Wales, François Romanet, m'a seulement fait part d'un regret des entreprises françaises installées en Australie de ne pas être venues plus tôt !

Attention toutefois, l'Australie n'est pas si facile ! Nous avons assisté en France à une campagne de presse des plus étranges, une véritable surenchère présentant ce continent comme le nouvel eldorado où tout y est facile, possible, beau, et où votre réussite est assurée ! Pourtant, même pour atteindre l'eldorado, il faut travailler, avoir un bon projet, de bonnes relations, un peu de chance...

Les entreprises rencontrées tant à Sydney qu'à Melbourne sont, en général, certes satisfaites, mais ne cachent pas qu'elles sont dans un marché dans lequel rien n'est facile, qu'elles doivent être concurrentielles, et faire des efforts. Il est toutefois certain que, comparé à l'Europe, ce pays, lui, connaît une croissance.

Lors de votre première visite en Australie, vous étiez Secrétaire d'Etat aux Transports, vous aviez rencontré les différents acteurs australiens et français dans le domaine des transports en commun aériens et terrestres. Y-a-t-il eu des répercussions suite à ces rencontres ?

Les entreprises françaises en Australie, et plus spécialement dans cette zone du pays, ont toujours été bien intégrées dans ce domaine. Le meilleur exemple est celui de Melbourne, avec la gestion de ses transports en commun par deux entreprises françaises.

Après, il y a des projets qui, visiblement, ne débouchent pas, compte tenu des nouveaux choix politiques des Australiens, choix tout à fait respectables. Tel est le cas pour le développement de la ligne à grande vitesse, qui n'est plus une priorité à court terme.

Autre point, les papiers administratifs. Jusque là, les ressortissants français n'ont pas d'autre choix que de se rendre au Consulat, à Sydney (pour refaire son passeport, un acte de mariage, etc.). Une "machine mobile" (dans les différentes villes d'Australie) a été évoquée. Où en est le projet?

Il est déjà lancé avec la mise en place, depuis peu, d'une "valise à prise d'empreinte biométrique". Le problème n'est pas la machine, mais ses tournées, encore trop rares ; et ce, pour une raison simple: le manque de budget ! Chaque prise d'empreinte nécessite la présence d'un employé assermenté, et malgré toute la bonne volonté du Consul général de Sydney Éric Berti, à l'heure actuelle, ses moyens budgétaires ne lui permettent pas de faire assez de tournées.

Je sais qu'elle risque d'en choquer certains en France, mais une autre idée, dont je suis favorable, est lancée: elle consiste à demander aux gens qui souhaitent bénéficier de ce service de s'acquitter d'une petite surtaxe, imaginons de 20 ou 30 Euros, par passeport ou autre papier administratif réalisé grâce à la valise. Le coût serait toujours bien moindre par rapport à un déplacement à Sydney, et cette plus-value pourrait alors financer des tournées supplémentaires et satisfaire un peu plus de monde.

Il faut voir maintenant, si elle est administrativement faisable, mais c'est une solution qui me semble intelligente.

Le nombre de WHV (working holiday visa) et de visa étudiants augmente chaque année (il est passé de 17.140 à 18.388 en 2011/2012). Cela entraine-t-il une augmentation des problèmes sur place ?

Cela apporte avant tout des problèmes pour ces jeunes ! Après avoir discuté avec l'association "Boomerang" à Sydney, l'association "Melbourne accueil" ou encore l'UFE à Melbourne, le constat est le même : Un certain nombre de jeunes arrive sans aucune préparation, avec une maîtrise de l'anglais totalement insuffisante, des moyens financiers qui ne tiennent pas compte du coût de la vie en Australie, ne leur permettant de vivre que quelques semaines. Des jeunes qui vont jusqu'à ne pas prendre d'assurance personnelle afin de faire des économies. On en arrive pour certains, à des situations dramatiques.

Ă€ l'initiative de la Consule de Melbourne, l'association "French assist" a vu le jour pour venir en aide Ă  ce public.

En dehors de ça, l'image laissée par certains de nos concitoyens suite à des vols, et la fameuse campagne sur le "French shopping" (vol à l'étalage), sont tout simplement lamentables !

Ces problèmes ne sont pas liés à la population expatriée, qui elle, est très contente d'être en Australie, approuve, respecte ses lois, et s'indigne profondément face à ces agissements de Français de passage dans le pays.

Cela est grave, car cette attitude n'est malheureusement pas qu'en Australie ! Dans certains pays d'Asie, on me rappelle la conduite déshonorante pour la France de certains de nos concitoyens !

Les Français expatriés se disent effectivement majoritairement "très heureux d'être en Australie". Beaucoup affirment même ne pas vouloir retourner en France. En tant que leur représentant à l'Assemblée Nationale, comment voyez-vous cela?

Simplement comme une opportunité. Nous sommes aujourd'hui dans un monde où les relations économiques, personnelles, sociales... N'ont plus de frontières! Ce n'est ni un échec ni une réussite pour notre pays, mais un choix de personnes qu'il faut respecter, et le rôle de la France est d'accompagner au mieux ces populations qui, par la suite, deviennent des relais pour l'influence française.

De manière plus générale, quels principaux changements avez-vous constaté entre votre dernière visite et celle-ci?

Je n'aurai que deux remarques générales: Il faut reconnaître que la communauté française en Australie a une bonne mentalité : les gens ont l'habitude de travailler ensemble, ce n'est pas "le village gaulois", mais des gens très ouverts cherchant à monter des projets communs, ce qui est loin d'être le cas dans tous les pays.

Enfin, qu'il s'agisse du Consul général de Sydney, de l'Ambassadeur de France, S.E M. Stéphane Romatet ou de la Consule honoraire de Melbourne (qui a d'autant plus de mérite qu'elle est bénévole), la France a la chance d'avoir des représentants en Australie particulièrement dynamiques, dégageant des ondes positives: C'est bien simple, aucune personne ne se plaint!

Sur votre compte Twitter, vous évoquez votre permanence ce dimanche à Melbourne, pour recevoir les ressortissants français et avez ajouté, je cite : "Message pour les primaires qui pensent que je fais du tourisme". C'est une remarque que l'on vous fait souvent?

Vous n'imaginez pas ! Le problème est qu'en France, on considère toujours que l'étranger signifie voyages, que tous les expatriés sont en vacances, les gens qui viennent travailler passent leur journée au bord de la piscine les pieds en éventail, et les députés en maillot de bain à faire du surf !

Propos recueillis par Nelly Albérola (http://www.lepetitjournal.com/melbourne) Octobre 2013...."

Marc


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