Quelques extraits d'un article qui fait bien le bilan sur le sommet France-Océanie... quelques compléments d'info sur l'état des relations franco-australiennes :
La France relance la coopération avec les Etats du Pacifique Sud29 juillet 06:45:41
par Sophie Louet
PAPEETE (Polynésie française) (Reuters) - La France a ouvert un nouveau chapitre dans ses relations avec les Etats du Pacifique Sud, Australie et Nouvelle-Zélande en tête, à la faveur d'un sommet informel qui marque une relance de la coopération régionale après le contentieux lié aux essais nucléaires en Polynésie.
L'absence de l'Australie à la réunion France-Océanie de Papeete, la première du genre, a toutefois marqué les limites de la réconciliation.
"La France entend développer avec les Etats insulaires un partenariat exemplaire (...). Elle se devait d'être au niveau de l'Union européenne le moteur d'une action de solidarité renforcée entre l'UE et le Pacifique", a déclaré lundi le président français lors d'une conférence de presse au terme de la réunion de Papeete, qui marquait le dernier temps fort de sa visite dans le Pacifique Sud.
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Pour marquer cette ère nouvelle, le chef de l'Etat a annoncé le doublement, à compter de 2004, du Fonds de coopération économique, sociale et culturelle pour le Pacifique qui s'établira ainsi à 3,5 millions d'euros.
"Une page est tournée. Les essais nucléaires, le contentieux entre les territoires d'outre-mer et l'ancienne puissance coloniale française sont derrière nous. On peut avoir maintenant des relations normales avec les Etats du Pacifique", estime-t-on de source diplomatique française. "Cette réunion, c'est un geste politique", a-t-on ajouté.
Les travaux de Papeete ont porté sur la coopération régionale et l'accroissement des échanges, le développement durable et les petites économies insulaires, la sécurité régionale et la bonne gouvernance.
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"AUCUNE ESPECE DE CONTENTIEUX"
"L'Australie était bien entendu invitée, elle nous a fait savoir qu'il lui était difficile d'inviter son Premier ministre. Elle a proposé d'envoyer un fonctionnaire (...) mais cette réunion ne se faisait pas au niveau des fonctionnaires", a dit Jacques Chirac.
L'Australie a apporté son soutien aux Etats-Unis pour l'intervention militaire en Irak, une opération qualifiée d'"illégitime" par la France au regard du droit international. La Nouvelle-Zélande s'était ralliée à la ligne française.
Trois mois après la fin officielle de la guerre en Irak, Jacques Chirac a réfuté toute friction entre Paris et Canberra.
"Nos relations avec l'Australie sont excellentes. (...) Nous n'avons aucune espèce de contentieux", a-t-il dit.
Sept ans après la fin des essais nucléaires à Mururoa et Fangataufa (1995-96), qui avaient provoqué une lever de boucliers en Australie et en Nouvelle-Zélande,
Jacques Chirac a fait part de sa détermination à "agir en étroite liaison" avec "ces deux partenaires majeurs, avec lesquels nous pouvons élaborer de nombreux de projets de coopération conjoints".Il a souhaité que le dispositif d'alerte préventif des forces armées françaises, australiennes et néo-zélandaises dans le Pacifique, notamment pour les catastrophes naturelles, se développe. Paris a également lancé un projet de coopération régionale avec l'Australie pour la lutte contre le sida.
Le président français a toutefois souligné en filigrane sa différence avec les autorités australiennes en apportant un soutien mesuré à l'opération de rétablissement de la paix aux Iles Salomon. Après l'épisode irakien, il a réaffirmé que "ce serait une erreur d'opposer la logique régionale à celle des Nations unies".
Plaidant avec insistance pour la défense de l'environnement dans le Pacifique, notamment la préservation des récifs coralliens,
Jacques Chirac a également poliment rappelé à l'ordre Canberra, qui n'a pas ratifié le protocole de Kyoto, à être "plus présent" dans le processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre. "Je ne fais de leçon à personne", a-t-il toutefois précisé lors de la conférence de presse.
La "grande famille" océanienne pourrait se retrouver en 2006 à Paris à l'occasion de l'inauguration du musée des Arts premiers. "L'Australie est invitée", a-t-on précisé de source française.
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