Les conditions de travail en Australie sont un bien vaste sujet : bien sûr les gens paraissent beaucoup plus relax et détachés de leur travail qu'en Europe mais cela veut-il dire qu'il est plus facile d'être salarié en Australie, pas si sûr !
L'article de Liberation.fr cité ci-dessous a l'intéret dce reprendre les chiffres d'un sondage sur le droit du travail en australie et de faire le point sur la position des employés à ce sujet... je dois avouer que je ne savais pas les australiens si revendicateurs !
L'Australie veut sa vie de familleOn a tendance à penser que le monde anglo-saxon est tout dévoué au travail. Quitte à sacrifier vie privée, famille et vacances. En Australie, l'enthousiasme est plus modéré. Une étude de la fédération des syndicats (Actu) montre que
80 % des Australiens réclament des lois sur le travail mieux adaptées à la vie familiale et mettant un frein aux heures de travail à rallonge. Le sondage, effectué auprès de plus de 8000 salariés, a permis de recenser quatre niveaux de stress au travail, liés à la pérennité des contrats de travail, aux difficultés financières, au manque de personnel ou encore à des charges de travail trop importantes.
«La plupart des employés australiens disent qu'ils sont soumis à une pression croissante au travail qui abîme leur vie personnelle et familiale», déclare sur le site Internet (1) du syndicat sa présidente Sharan Burrow. Ainsi, 75 % des sondés expliquent que la dégradation de leurs conditions de travail a eu un impact très négatif sur leur vie de famille. Le chiffre ne cesse de croître depuis cinq ans. Surtout lorsque les salariés sont cadres ou cadres supérieurs, lorsqu'ils travaillent dans le secteur de la santé et lorsqu'ils déclarent travailler plus de 40 heures par semaine.
Des préoccupations assez proches des thématiques de la «vieille Europe» où les affaires de harcèlement se sont multipliées ces dernières années, et où un nombre croissant de salariés dénoncent la «charge mentale» liée au travail.Les Australiens, de leur côté, réclament le droit d'être consultés lorsqu'on leur demande de modifier leur manière de travailler. 74 % d'entre eux se déclarent particulièrement choqués par les très hauts salaires de leur encadrement, quand
80 % des sondés s'estiment victimes de règles injustes au travail.
En outre, la fédération des syndicats a décidé de lancer une grande campagne en faveur du congé maternité rémunéré pour les femmes. «Afin de combattre la discrimination dont sont victimes les femmes qui sont désavantagées si elles prennent un congé et connaissent des difficultés pour retourner au travail», mais aussi parce que 120 pays proposent ce type de congé. L'Australie est un des deux pays de l'OCDE qui n'en a pas. De même, les syndicats souhaitent un aménagement du congé parental. Selon l'étude,
53 % des salariés qui ont pris un congé parental (pour s'occuper de leurs enfants) n'ont reçu aucune allocation. Les femmes, quand elles ont été indemnisées durant ce congé, l'étaient seulement pour une période de huit à douze semaines. Au delà , les salariés australiens prennent un congé sans solde. Du coup, seuls 30 % des parents prennent un congé après la naissance d'un enfant. Les hommes partent pour une semaine au plus. Les salariés voudraient en outre pouvoir réduire leurs horaires en reprenant le travail: 68 % des sondés demandent le droit de revenir à mi-temps après un congé parental.
Le sondage a aussi incité les syndicats à lancer une autre campagne sur la limitation des heures de travail. Avec un slogan choc :
«31 % des salariés australiens qui travaillent à temps plein ont des horaires qui seraient hors-la-loi en Europe.» En mettant en avant les études de management montrant que la productivité n'est pas forcément liée au nombre d'heures passées au bureau et que le nombre d'accidents du travail est proportionnel aux heures supplémentaires. Pas sûr, pour autant, que ces campagnes aient un écho immédiat. Le ralentissement économique touche aussi l'Australie. Dans ces conditions, il est encore plus difficile d'abandonner les solutions libérales appliquées depuis longtemps.
(1)
www.actu.asn.auPar Muriel GREMILLET
lundi 28 avril 2003
Source :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=106720