Ouah
Merci! Je continue avec
Victor HUGO (1802-????)
L`enfant
Les trucs ont passe la. Tout est ruine et deuil.
Chio, l`ile des vins, n`est plus qu`un sombre ecueil,
Chio, qu`ombrageaient les charmilles,
Chio, qui dans les flots refletait ses gands bois,
Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois
Un coeur dansant de jeunes filles.
Tout est desert. Mais non; seul pres des murs noircis,
Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
Courbait sa tete humiliee.
Il avait pour asile, il avait pour appui
Une blanche aubepine, une fleur, comme lui,
Dans le grand ravage oubliee.
- Ah! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux
Helas! poue essuyer les pleurs de tes yeux
Comme le ciel et comme l`onde
Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif eclair de la joie et des jeux,
Pour relever ta tete blonde,
Que veux-tu?... Bel enfant, que te faut-il donner
Pour rattacher gaiment et gaiment ramener
En boucles sur ta blanche epaule
Ces cheveux, qui du fer n`ont pas subi l`affront,
Et qui pleurent epars autour de ton beau front,
Comme les feuilles sur le saule?
Qui pourrait dissiper tes chagrins nebuleux?
Est-ce d`avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,
Qui d`Iran borde le puit sombre?
Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
Qu`un cheval au galop met, toujours en courant,
Cent ans a sortir de son ombre?
Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
Plus eclatant que les cymbales?...
Que veux-tu? fleur, beau fruit, ou l`oiseau merveilleux?
- Ami, dit l`enfant grec, dit l`enfant aux yeux bleus,
Je veux de la poudre et des balles.